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Fab: Le 23/07/2025 à 17:14 | MAJ à 23/07/2025 à 17:17
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Prison de Melrose
Publié : Le 23/07/2025 à 17:14 | MAJ à 23/07/2025 à 17:17
Par : Dooshina Appigadu

Détenu à la prison de haute sécurité de Melrose, le dénommé B.R., condamné à 17 ans d’emprisonnement pour vol, a prêté serment sur affidavit, désormais logé en la Cour suprême. Il y accuse des agents cagoulés, de l’avoir violemment agressé lors d’une opération menée le 17 juillet dernier dans l’enceinte carcérale.

Selon son témoignage sous serment, l’intervention visait à rechercher des objets interdits au sein de la prison. Mais pour le détenu, l'opération s’est rapidement transformée en passage à tabac : il affirme avoir été frappé sans provocation ni justification légale. Il dit souffrir depuis d’une fracture à la main droite, d’une luxation du genou et d’une fracture au bas du dos, des blessures qui entravent sa mobilité et provoquent des douleurs aiguës.

Plus grave encore, le détenu affirme n’avoir reçu aucun soin médical depuis l’agression. 
Dans son affidavit, B.R. soutient que le service médical de la prison, relevant du Commissaire des prisons, n’a pris aucune disposition pour l’examiner ou le soigner, malgré ses plaintes répétées. Cette inaction, dénonce-t-il, aggrave la violation de ses droits fondamentaux garantis par les articles 3, 4 et 7 de la Constitution mauricienne, qui protègent notamment contre les traitements inhumains et dégradants.

L'affidavit met aussi en cause l’absence d’enquête officielle sur l’opération du 17 juillet. Le plaignant indique n’avoir été ni auditionné ni invité à déposer une plainte formelle. Il pointe un déni institutionnel qui, selon lui, traduit une impunité préoccupante.
Le samedi 19 juillet, une représentante de la Commission nationale des droits humains, Touria Prayag, s’était rendue sur place après les protestations des proches des détenus. Elle aurait reconnu la gravité des blessures visibles de B.R. et promis un accès rapide à un traitement médical. Mais à ce jour, selon le détenu, aucune assistance concrète ne lui a été apportée.


Estimant que son état de santé se dégrade rapidement, B.R. dit ne plus pouvoir s’alimenter correctement et demande l’intervention urgente de la Cour suprême. Il sollicite une autorisation d’être transféré vers un hôpital public pour y recevoir des soins médicaux appropriés, sous supervision, et demande toute autre ordonnance jugée pertinente par la justice.

L'affidavit a été rédigé par l’avoué Me Kaviraj Bokhoree et assermenté à la prison de Melrose. L’affaire sera appelée en première séance ce vendredi 25 juillet, devant le juge David Chan Kan Cheong, indique Me Pravesh Nuckcheddy, l’avocat du plaignant.