Al Jazeera rappelle que les natifs des Chagos, donc les déportés, ont de facto la citoyenneté britannique. Idem pour leurs descendants nés entre 1969 et 1985, surnommés la « deuxième génération ». Mais les descendants des Chagossiens nés après 1985, soit la « troisième génération », n’y ont pas droit automatiquement. Surtout s’ils sont nés hors du territoire britannique. Cela, même s’ils sont en Angleterre depuis l’enfance.

Le problème se pose aussi dans le cas de parents non mariés ou si l’un des conjoints n’est pas d’origine chagossienne, explique Laura Jeffery, professeur à l’Université d’Édimbourg, à Al Jazeera.

Le reportage de la chaîne qatarie évoque le cas de Coralie, dont la mère a quitté Maurice en 2010 pour l’Angleterre. Elle a utilisé le fait que son père, donc le grand-père de Coralie, est Chagossien détient la nationalité British overseas territories.

Coralie et ses deux frères sont allés rejoindre leur mère à Crawley où vit une importante communauté chagossienne. La jeune femme aspire à devenir hôtesse de l’air. Mais son rêve se heurte à un obstacle. Coralie est née à Maurice et possède un passeport mauricien. Sa mère ne peut pas lui transmettre sa nationalité britannique, car, selon la loi britannique, les enfants nés en dehors du Royaume-Uni ou d’un territoire qualifié ne reçoivent pas la citoyenneté.

Henry Smith, le député conservateur de Crawley, a déclaré qu’il prévoyait d’introduire un amendement au projet de loi sur la nationalité et les frontières au stade du rapport. Si celui-ci est adopté, il offrirait une exonération du coût de la naturalisation, affectant environ 1 000 descendants de Chagossiens.

« La communauté a été confrontée à diverses injustices depuis son exil forcé il y a un demi-siècle. S’ils n’avaient pas été expulsés de leur patrie, les générations suivantes auraient eu droit à la citoyenneté du territoire britannique d’outre-mer, qui couvre aujourd’hui la citoyenneté britannique à part entière », a déclaré Henry Smith à Al Jazeera.