« Les pourparlers entre le Royaume-Uni et Maurice sur l’archipel des Chagos, entamés l’année dernière, semblent s’être enlisés », soutient Sajjad Ashraf, qui a aussi enseigné à la Lee Kuan Yew School of Public Policy.

Cet enlisement, selon lui, découlant d’un recours juridique pour faire valoir que les négociations entre les deux pays sont illégales car elles « se déroulent sans consultation avec le peuple chagossien ».

Depuis cette action en justice, dit Sajjad Ashraf, il n’y a eu que des discussions informelles entre les premiers ministres britannique et mauricien. Pour lui, le transfert de souveraineté est sujet au règlement de plusieurs questions délicates. Par exemple, le statut des installations américaines et du personnel militaire sur l’île de Diego Garcia dans l’éventualité que Maurice récupère la souveraineté de l’archipel.

Sajjad Ashraf rappelle que Maurice est signataire du traité Pelindaba, qui prône une zone dénucléarisée en Afrique et interdit aux parties de placer des explosifs nucléaires sur son territoire, y compris ceux transportés par des navires et des aéronefs étrangers.

Pour lui, malgré a proposition de Maurice aux Américains d’un bail de 99 ans pour Diego Garcia, le territoire, une fois sous souveraineté mauricienne, serait soumis à plusieurs traités assortis d’obligations supplémentaires.

Sajjad Ashraf soutient aussi que pour les dirigeants mauriciens, la reconquête des Chagos permet aussi de tirer parti de la situation stratégique du pays. Il rappelle que la location d’espaces pour les bases militaires génère des revenus importants pour certains pays. Il cite Djibouti qui, selon lui, gagne de l’argent grâce à la location directe, sans compter les millions provenant des secteurs de consommation auxiliaires.

Tout cela amène Sajjad Ashraf à conclure que le règlement du litige dépend entièrement de l’avenir de la base américaine.