
Le Royaume-Uni louerait l’ile de Diego Garcia pour une période de 99 ans, avec une option de prolongation de 40 ans, dans le cadre de l’accord de rétrocession de l’archipel des Chagos à Maurice, selon la BBC.
Ce projet de transfert de souveraineté de cet archipel stratégique de l’océan Indien, qui abrite une importante base militaire conjointe États-Unis/Royaume-Uni, continue de susciter de vives réactions.
Si Washington s’est montré favorable à l’accord, avec Donald Trump affirmant être « enclin » à l’approuver, l’opposition conservatrice britannique ne décolère pas. Invitée de l’émission Sunday with Laura Kuenssberg, la cheffe des Tories, Kemi Badenoch, a réitéré son opposition ferme :
« Ce n’est pas dans notre intérêt national de les céder et de payer pour ce privilège », a-t-elle déclaré, dénonçant un accord qui priverait Londres des Chagos tout en accordant à Maurice des paiements annuels.
L’accord, annoncé par le gouvernement travailliste en octobre dernier, s’inscrit dans le cadre des négociations amorcées par les conservateurs en 2022. Toutefois, il soulève des préoccupations sécuritaires. Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a mis en garde contre les risques d’une cession des îles à un État qu’il juge proche de la Chine. Des raisons jugées futiles et malhonnêtes par les observateurs du dossier et la presse mauricienne.
Downing Street défend de son côté la nécessité d’un compromis pour garantir l’avenir de la base militaire de Diego Garcia, tout en réglant le différend juridique où Maurice a eu gain de cause suivant l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) ainsi que l’Assemblée générale des Nations unies. Une issue irrévocable et qu’on ne peut ni ignorer ni remettre en question.
Selon les observateurs locaux, l’opposition et une partie de la presse britannique font fausse route et font preuve d’une malhonnêteté intellectuelle.
Un porte-parole du gouvernement britannique a d’ailleurs salué le soutien de Donald Trump, affirmant que le président des États-Unis avait reconnu « la solidité de cet accord ».
Cependant, le coût de l’opération suscite la controverse. Selon la presse britannique, la facture aurait bondi de 9 à 18 milliards de livres sterling, un chiffre que le gouvernement a qualifié ‘d’entièrement inexact’.
L’accord, actuellement en suspens depuis décembre, doit encore être finalisé avec Port-Louis avant d’être soumis au Parlement britannique. Aucune date officielle pour sa mise en œuvre n’a pour l’heure été annoncée.