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Jessila: Le 18/04/2022 à 09:46 | MAJ à 18/04/2022 à 09:46
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Publié : Le 18/04/2022 à 09:46 | MAJ à 18/04/2022 à 09:46
Par : Jessila

Vendredi, le Premier ministre a invoqué la situation sanitaire pour justifier sa décision d’étendre le mandat des élus locaux pour une année supplémentaire, soit en juin 2023. Ce qui signifie que les élections municipales ne seront pas organisées de sitôt. Du moins pas cette année.

Une décision qui n’a pas tellement surpris car dans l’histoire de la démocratie locale, les principales formations du pays ont toutes, à un moment, seul ou en alliance, renvoyé des élections municipales ou villageoises… des fois les deux. Et toujours pour des raisons qui ne faisaient pas l’unanimité.

N’est-il pas temps de se débarrasser de cette sale manie des équipes au pouvoir de renvoyer des scrutins régionaux ou locaux ?

Toutes sortes de raisons ont été invoquées pour repousser l’organisation des municipales et des villageoises. Rares étaient celles qui tenaient la route. La plupart visaient simplement à dissimuler la crainte d’une débâcle et l’utilisation d’une éventuelle victoire par l’adversaire comme rampe de lancement pour les législatives.

Prenons les villageoises. Après celles de 1997, sous Ramgoolam, ce scrutin devait être organisé par le gouvernement MSM-MMM en 2003. Mais après la victoire de Rajesh Jeetah à la partielle au no 7 cette année-là, elles ont été renvoyées une première fois… puis une nouvelle fois en 2004. C’est finalement le 11 décembre 2005, sous l’Alliance sociale, qu’elles ont été organisées.

Il a fallu attendre 7 ans, soit en 2012, pour un rappel des villageois aux urnes… puis 8 ans, soit le 22 novembre 2020.

Même chose pour les municipales ! Après 1996 et 2001, les municipales devaient avoir lieu en 2006. Mais dès la prise de pouvoir, en 2005, l’Alliance sociale décide de les organiser au plus vite afin de prendre le contrôle immédiat des mairies. Par la suite, il faudra attendre 7 ans, soit le 9 décembre 2012, pour le renouvellement des conseils municipaux.

Le gouvernement Lepep, qui a pris le pouvoir en 2014, ne voulait pas attendre. Les élections municipales ont été organisées le 14 juin 2015. Puis, il a amendé la loi pour qu’elles aient lieu tous les six ans. Le scrutin devait donc avoir lieu en 2021.

Mais évoquant la situation sanitaire, le gouvernement a fait voter une loi permettant au Premier ministre de les repousser d’une année, puis d’une deuxième. Pravind Jugnauth a utilisé cette prérogative l’année dernière, puis la semaine dernière.

Samedi, Paul Bérenger a déclaré que le gouvernement détient la majorité requise pour venir avec une loi l’année prochaine afin de repousser les municipales une nouvelle fois.

Car une question va se poser tôt ou tard. Quel gouvernement prendra le risque de tenir des élections régionales ou locales une année avant les législatives qui, elles, ne peuvent être renvoyées ? Surtout qu’en cas de victoire, l’adversaire aura le vent en poupe.  Cela, même si des municipales ou des villageoises ne sont pas comparables à des générales.

N’est-il pas temps d’inscrire la tenue des scrutins locaux ou régionaux dans la Constitution ?

Reported by: Michael Jean Louis
Edited by:
Jugernauth Raj
Posted by: Jessila Limbeea