Afin de « compenser » le gouvernement du Royaume-Uni pour les dépenses engagées dans la déportation massive des peuples autochtones de l’archipel des Chagos, les États-Unis lui a accordé une réduction sur l’achat d’armes nucléaires américaines. C’est l’un des nombreux détails ignobles qui ont émergé d’un rapport, publié par Human Rights Watch plus tôt cette année. Le magazine en ligne CounterPunch revient sur ce sujet dans un article publié jeudi.

Le but de cette expulsion découlant d’un accord secret entre le Royaume-Uni et les États-Unis afin de permettre la création d’une base militaire américaine à Diego Garcia, la plus grande des îles de l’archipel des Chagos. Cela devait se faire à l’abri des regards.

Pour procéder à ce qui était en réalité une expulsion à caractère raciste, le Royaume-Uni a séparé l’archipel des Chagos de Maurice, a créé une nouvelle colonie, le territoire britannique de l’océan Indien, puis a menti aux Nations Unies en affirmant qu’il n’y avait aucun résident permanent sur les îles Chagos.

« La réalité était qu’une communauté vivait aux Chagos depuis des siècles », indique le rapport de Human Rights Watch, intitulé « C’est à ce moment-là que le cauchemar a commencé : le déplacement forcé des Chagossiens au Royaume-Uni et aux États-Unis et la criminalité coloniale continue ». 

Entre 1965 et 1973, toute la population de l’archipel des Chagos a été déportée vers Maurice et les Seychelles où, selon le rapport, elle a vécu dans des conditions sordides d’extrême pauvreté, avec de fausses promesses de logement et d’emploi. Il n’y avait rien pour eux et on ne leur offrait ni choix ni compensation, souligne le rapport.

Pendant ce temps, le Royaume-Uni a reçu une remise de 14 millions de dollars des États-Unis pour l’achat de missiles balistiques américains Polaris lancés à partir de sous-marins nucléaires.

Cela fait partie des détails révélés alors que de nouveaux documents sont révélés exposants ce que le rapport de Human Rights Watch décrit comme « non seulement les plans, mais aussi le racisme flagrant des responsables britanniques envers les Chagossiens qui met en évidence la nature discriminatoire de leur traitement ».

Ainsi, les peuples indigènes des Chagos ont été troqués contre leur patrie à partir de laquelle, encore aujourd’hui, les États-Unis installent leur force sous-marine nucléaire.

Les Chagossiens, quant à eux, se battent depuis des années non seulement pour obtenir réparation, mais aussi pour le droit de rentrer chez eux. Cela leur a été refusé par les gouvernements américain et britannique.

Maurice a également demandé le retour des îles, une discussion que le gouvernement britannique a officiellement ouverte en novembre dernier mais que HRW considère avec scepticisme.