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Caroline: Le 26/02/2021 à 14:03 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
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Publié : Le 26/02/2021 à 14:03 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
Par : Caroline

Contrairement aux Occidentaux, Pékin a développé une aide médicale en faveur des pays en développement. Et a déjà envoyé une certaine quantité de vaccin, gratuitement, à plusieurs pays du tiers-monde.  La Chine s’est aussi engagée à fournir dix millions de vaccins à la réserve créée par l’OMS («Covax», mécanisme mondial de distribution équitable de vaccins).

En tout cas, Pékin dispose d’un atout considérable : sur le territoire chinois, le taux de personnes atteintes par le virus est très faible, même si surgissent parfois des alertes localisées. Pour le moment, près de cinquante millions de doses de vaccins ont été administrées en Chine. Le programme concerne d’abord les habitants âgés de 18 à 59 ans. Les retraités ne sont pas prioritaires. La Chine peut donc se permettre d’offrir des vaccins à de nombreux pays. Ils sont moins urgents pour la population chinoise.

Il faut savoir que deux vaccins chinois contre le Covid-19 sont actuellement disponibles. Ils sont produits par deux laboratoires: Sinovac et Sinopharm.. Ces vaccins peuvent être transportés aisément. Ils peuvent être stockés dans un réfrigérateur entre 2 et 8°C. L’efficacité du produit est annoncée par Sinopharm à 79%. Un chiffre inférieur aux 95% obtenus par ses concurrents américains. Trois autres vaccins chinois sont actuellement testés par les autorités sanitaires à Pékin. Ils sont en phase d’essais cliniques et pourraient être validés prochainement.

En janvier dernier, le président chinois, Xi Jinping avait  précisé que le vaccin chinois allait être donné à une cinquantaine de pays en développement. Les Etats africains en seront parmi les premiers bénéficiaires , alors que  la Chine annulait une partie de leur dette, avait ajouté le dirigeant chinois.

La «diplomatie du vaccin»

Il n’y a pas qu’en Afrique que les vaccins chinois sont en train de se répandre. Entre autres, le Brésil a commandé 100 millions de doses de CoronaVac. La Turquie attend la livraison d’une cinquantaine de millions de vaccin Sinovac. Alors que la Hongrie  à acheté cinq millions de doses du vaccin chinois pour une dizaine de millions d’habitants.

Dans les pays développés d’Europe ou aux États-Unis, la vigueur de la pandémie empêche pour l’instant de développer toute aide médicale aux pays du tiers-monde.  Mais certains dirigeants s’interrogent. Le 5 février, Emmanuel Macron déclarait que l’Europe et les États-Unis doivent offrir immédiatement à l’Afrique « suffisamment de doses de vaccins, sans quoi la force de l’Occident sera un concept et non une réalité».

Puis, le 16 février, le président français soulignait  «l’efficacité chinoise»… «Pékin fournit des vaccins» notamment en Afrique, «dans des proportions qui ne sont pas tout à fait claires pour nous, mais avec des succès diplomatiques manifestes». Estimant que la Chine ne communique pas de façon transparente sur l’efficacité de ses produits. Emmanuel Macron avertit: «Cela signifie qu’à moyen et long terme, il est presque sûr que, si ce vaccin n’est pas approprié, il facilitera l’émergence de nouveaux variants; il ne va absolument pas arranger la situation des pays.»

Les propos du président français n’ont visiblement pas été appréciés à Pékin. Lors d’un point de presse au ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin lui a répondu que «sur la base des essais cliniques réalisés, il est manifeste que les vaccins chinois sont efficaces et sûrs. Le gouvernement chinois attache une grande importance à la sécurité et à l’efficacité des vaccins contre le Covid.»

Mais, en France, les points de vue sur le CoronaVac et le Sinopharm sont divers. En les comparant aux autres vaccins, le professeur Didier Raoult, professeur de médecine à l’université d’Aix-Marseille et expert en maladies infectieuses, qui contredit volontiers les positions officielles, déclarait le 15 février sur CNews: «De mon point de vue, le vaccin chinois est beaucoup plus raisonnable. C’est un vaccin que je comprends. Il permet de faire face à des variants d’une manière beaucoup plus logique.» Et de conclure: «Si j’avais été en mesure de choisir, c’est ce vaccin que j’aurais privilégié.»

Par ailleurs, il est évident que la Chine vise naturellement à renforcer son implantation commerciale et diplomatique dans les pays auxquels elle distribue ou vend des vaccins. Des implantations de sociétés chinoises travaillant dans les domaines de la santé sont hautement prévisibles.

SOURCE : Slate.fr