L’autrice mauricienne a réalisé un doublé en remportant le Grand Prix du Roman Métis et le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis avec son ouvrage Le rire des déesses. Yamen Manai remporte une mention spéciale du jury du Prix du Roman Métis pour Bel abîme.
Cette année, c’est donc l’autrice mauricienne Ananda Devi qui remporte à la fois le Grand Prix du Roman Métis et le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis avec son roman Le rire des déesses, paru chez Grasset. Ce roman a déjà obtenu le Prix Fémina des Lycéens.
Elle succède pour le Grand Prix du Roman Métis à Akli Tadjer, D’amour et de guerre, et pour le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis à Émilienne Malfatto, Que sur toi se lamente le tigre.
Une Mauricienne d’origine indienne
Le rire des déesses se passe au Nord de l’Inde, dans une ville pauvre, où se trouve La Ruelle des prostituées. Y vivent Gowri, Kavita, Bholi, ainsi que Veena, et Chinti, sa fille de dix ans. Si Veena ne parvient pas à l’aimer, les femmes du quartier l’ont prise sous leur aile, surtout Sadhana. Elle ne se prostitue pas et habite à l’écart, dans une maison qu’occupent les hijras, ces femmes que la société craint et rejette parce qu’elles sont nées dans des corps d’hommes. Ayant changé de sexe et devenue Guru dans sa communauté, Sadhana veille sur Chinti. Leurs destins se renversent le jour où l’un des clients de Veena, Shivnath, un swami, un homme de Dieu qui dans son temple aime se faire aduler, tombe amoureux de Chinti et la kidnappe.
Ananda Devi est née en 1957 à l’Île Maurice, de parents d’origine indienne. Dès son enfance, elle se passionne pour l’écriture et publie son premier recueil de nouvelles à 19 ans. Puis différents romans qui sont récompensés par le Prix des Cinq Continents de la Francophonie, le prix Louis-Guilloux ou encore le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs. Le rire des déesses a été écrit pendant les deux confinements successifs dus à la pandémie du Covid-19.
Mention spécial pour un auteur tunisien
Yamen Manai obtient pour Bel abîme une mention spéciale du jury du Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis. Bel abîme, publié en 2021, a reçu le Prix Orange du Livre en Afrique, le Prix Micheline, le Prix de l’Algue d’Or, le Prix Texto 2022 Université Sorbonne Nouvelle, le Prix La Passerelle, le Prix Flaubert et a obtenu la mention spéciale du Prix Ahmed Baba de la Littérature africaine.
Dans ce livre, Yamen Manai conte le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat “pour que la rage ne se propage pas dans le peuple”. Mais la rage est déjà là.
L’auteur tunisien avait remporté en 2017 le Grand Prix du Roman Métis avec son roman L’Amas ardent. Selon le règlement, il ne pouvait plus concourir pour le Grand Prix du Roman Métis mais restait en lice pour le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis.
Depuis quand existent ces prix ?
Le Grand Prix du Roman Métis est un prix littéraire international de la ville de Saint-Denis, créé en 2010 et le Prix du Roman Métis des Lecteurs de la Ville de Saint-Denis a été créé en 2017 pour impliquer davantage les lecteurs de la Ville de Saint-Denis. Ils récompensent tous les deux un roman francophone paru depuis moins d’un an et véhiculant des valeurs de métissage, d’humanisme et de diversité.
La cérémonie de remise des prix a lieu cette année le 6 décembre à Château Morange à 18 heures. La dotation est de 5 000 euros par prix.
Source: la1ere.francetvinfo.fr