Selon le dernier rapport de l’United Nations Office on Drugs and Crime, il n’y a jamais eu autant de cocaïne en circulation ni autant de consommateurs à travers le monde. À Maurice, la situation suit malheureusement la même tendance : la consommation de cocaïne a fortement augmenté, en partie liée à une diminution de l’usage de l’héroïne.

Mais la cocaïne n’est pas la seule drogue à faire des ravages dans le pays. Huit mois après l’arrivée au pouvoir de l’Alliance du Changement, qui avait promis de faire de la lutte contre la drogue une priorité, la situation reste préoccupante. Les travailleurs sociaux tirent la sonnette d’alarme et insistent sur l’urgence de renforcer les moyens des institutions chargées de la prévention et du traitement.

La National Agency for Drug Control (NADC), actif depuis trois mois, est encore en phase de constitution de son équipe. Selon Saoud Muthy, psychothérapeute et Liaison Executive de l'ONG Kinouété, il est crucial d’accélérer les actions et de soutenir davantage les ONG déjà impliquées dans la lutte contre la drogue.

Pour Imran Dhannoo, directeur du centre Idriss Goomany, la drogue circule partout. Il faut absolument donner plus de moyens aux institutions. L’Alliance du Changement l’avait promis dès le départ et la lutte doit devenir une priorité réelle.

De son côté, Danny Philippe, travailleur social et responsable de l’ONG DRIP, explique que le problème s’est aggravé, mais qu’il ne faut pas uniquement blâmer le nouveau gouvernement, car il s’agit d’un problème réel et de longue date. Il demande donc la mise en place d’un comité d’urgence pour discuter des solutions, en attendant la mise en œuvre de la National Drug Masterplan.