La mission du Fonds monétaire international était dirigée par Cemile Sancak. Elle était à Maurice du 27 avril au 10 mai 2022. La délégation a eu plusieurs rencontres, notamment avec le Premier ministre, le leader de l’Opposition et le gouverneur de la Banque de Maurice, entre autres. Dans son rapport publié le 9 mai dernier, la délégation brosse un tableau plutôt optimiste en ce qui concerne l’évolution de la situation économique du pays.
Le FMI préconise une consolidation fiscale à travers des revenus crédibles et des dépenses contrôlées. Il ajoute qu’il ne faut surtout pas justifier la nécessité de faire baisser la dette publique par le financement quasi budgétaire par la Mauritius Investment Corporation.
Si les mesures de financement quasi budgétaires peuvent aider sur le court terme, souligne la délégation, sur les moyen et long termes, elles ne feront qu’accentuer les pressions sur la dette publique. D’où la nécessité d’améliorer l’efficacité de la politique monétaire, dit le FMI, tout en assurant l’indépendance de la Banque de Maurice. Ce sont des priorités, dit la délégation dans son rapport.
Si le FMI dit accueillir l’effort consenti par la Banque centrale pour moderniser sa politique monétaire, elle recommande néanmoins une nouvelle politique qui serait appropriée pour contrôler l’inflation dans le pays. L’instance ajoute que, comme le stipule la BoM Act, le gouvernement a le devoir de couvrir les pertes que la Banque centrale peut encourir en raison de l’implémentation de la nouvelle politique monétaire dans les court et moyen termes.
Avec la nouvelle politique monétaire, la politique du taux d’échange devrait être plus flexible.
Pour le FMI, améliorer le cadre légal et adresser les problèmes de gouvernance devraient garantir plus d’indépendance à la Banque centrale. Une révision des lois du secteur bancaire et de la Banque de Maurice est accueillie favorablement par le FMI. Celui-ci préconise qu’elles soient soumises au Parlement dans les plus brefs délais.