CLIMAT – Les modèles climatiques du monde entier alertent sur l’arrivée d’El Niño d’ici fin 2023, un phénomène météorologique qui fait grimper la température de l’océan Pacifique, réchauffant le climat mondial et augmentant le risque d’événements extrêmes dans le monde entier.
Selon la dernière mise à jour de l’Organisme météorologique mondial (OMM) ce mardi 11 avril, il y a désormais 50 % de risque de voir un phénomène El Niño se développer avant la fin de l’année 2023.
Qu’est-ce que ce phénomène ? « El Niño » a été nommé ainsi au XIXe siècle par des marins péruviens qui avaient constaté un courant chaud à la période de Noël. En référence à Jésus, ils lui ont donné le nom d’El Niño (le petit garçon en espagnol).
Ce phénomène climatique se manifeste par un réchauffement de l’océan Pacifique tropical, le long des côtes de l’Amérique du Sud, et un affaiblissement ou une disparition des alizés (vent soufflant d’est en ouest dans la zone intertropicale NDLR). Cela a des conséquences en cascade : les eaux frontalières à l’Australie et l’Asie sont plus froides, provoquant des sécheresses, des ouragans se forment au milieu du Pacifique, les eaux de la côte américaine se réchauffent entraînant une hausse des précipitations, note le média Futura.
El Nino alterne tous les 2 à 7 ans avec son opposé La Nina, un phénomène qui a, au contraire, tendance à faire baisser la température des océans et qui sévit depuis 2020.
Le continent américain risque d’être durement frappé. Les pluies torrentielles et les chutes spectaculaires de neige vues en Californie cet hiver pourraient être encore plus intenses sous El Niño. En Amérique du Sud, le phénomène pourrait provoquer des inondations au Pérou ou en Équateur, et des épisodes de sécheresse en Colombie notamment. Un déficit d’eau dans certains pays d’Amérique centrale et du Sud devrait également assécher gravement la forêt amazonienne.
Dans d’autres régions du monde, El Niño pourrait amplifier les sécheresses, les vagues de chaleur intense et les incendies. En Inde par exemple, la mousson pourrait être affaiblie. Les précipitations qu’elle apporte sont essentielles au pays pour remplir ses aquifères et cultiver ses terres, abondent encore les scientifiques. L’Australie connaîtrait un climat beaucoup plus sec, faisant craindre une saison des feux de brousse particulièrement destructrice. La période de transition entre La Nina et El Niño pourrait aussi provoquer inondations et sécheresses dans la Corne de l’Afrique.