Le projet de loi censé redresser son économie a été retiré par le ministre des Communications. Pour certains, cette décision est raisonnable, car le projet de loi n’était pas assez clair sur le plan des finances. Pour d'autres, c’est une décision absurde qui menace l'existence même de la chaîne.
Selon Aubrey Tshabalala, secrétaire général de l'Union des travailleurs de la SABC, le retrait de cette loi a des conséquences directes sur les employés : « Les journalistes vont sur les terrains les plus dangereux. Les services de production travaillent très dur. Et tous ces gens ne devraient pas souffrir des mauvaises décisions politiques. C'est comme si on devait se jeter dans le vide sans parachute. Le retrait de cette loi, c'est une perte de temps, et c'est dangereux. Parce qu’on doit recommencer tout le processus parlementaire. Si les choses continuent comme ça, un jour la SABC va vraiment finir par s’effondrer. »
La SABC est « une bombe à retardement » titre le journal sud-africain Business & Technologie. L’article revient sur les pertes spectaculaires du média public : plusieurs dizaines de millions d’euros en deux ans. Le projet de loi aurait-il pu répondre à cette profonde crise financière ? Non, répond le ministre des Communications, Solly Malatsi. « Il est clair que le projet de loi n’est pas à la hauteur de l’urgence, car il prévoit un objectif de trois ans pour trouver une solution de financement et laisse donc la SABC dans une situation financière précaire. »