La motion de remise en liberté conditionnelle de Franklin a été longuement débattue devant la magistrate Vidya Mungroo Jugurnath hier. Jean Hubert Célerine fait face à une accusation provisoire de blanchiment d’argent. L’ICAC a objecté à sa libération conditionnelle en avançant trois points, notamment, le risque qu’il prenne la fuite du pays, risque qu’il manipule des témoins ou encore qu’il détruise des preuves.

Le domicile de Franklin à La Gaulette, estimé à Rs 35 millions est soupçonné d’être acquis en utilisant RikeshSumbhoo comme prête-nom, avec de l’argent provenant du trafic de drogue. La Senior Investigator de la commission anticorruption, Yolaine Papain a été appelée à la barre des témoins. Elle a élaboré sur les trois points d’objection. L’officier soutient que Franklin a des liens avec des propriétaires de bateaux dont l’achat a été financé par lui. Non seulement dans la région de Rivière-Noire, mais à travers l’île, Franklin a des contacts avec des skippers également. Les achats des bateaux seraient effectués par de tierces personnes. Ses bateaux n’ayant pas encore été sécurisés, il y a de grands risques qu’il s’enfuie, a-t-elle dit.

Franklin a lui-même affirmé qu’il a des contacts à l’étranger, incluant Madagascar où il s’est rendu tout récemment, ajoute Yolaine Papain. Selon nos informations, ces contacts incluent des personnes mêlées à des réseaux de trafic de drogue, dit-elle. Par ailleurs, d’autres biens de Franklin qui ont été identifiés n’ont pas encore été sécurisés. Étant donné qu’il connaît l’identité de ces tierces personnes, il y a des risques qu’il les manipule, affirme-t-elle.

Lors d’une descente sur un terrain ou des barils ont été récupérés, précise-t-elle, selon les informations de la commission anticorruption, le sol a été creusé juste avant l’arrivée des officiers de l’ICAC. En ce qu’il s’agit du risque d’interférer avec des témoins, la Senior Investigator a indiqué qu’il y a des preuves démontrant que Franklin était impliqué dans des activités visant à assurer la sécurité avec des bouncers. Il est entouré de personnes connues comme de ‘‘Gros Bras’’ soutient-elle. Beaucoup de témoins interrogés dans cette affaire ont fait part de leur appréhension d’être victimes de représailles, souligne-t-elle. D’où l’objection à la libération sous caution.de Jean Hubert Célerine.

L’ICAC est représenté par les avocats Dhannish Gunnesh et Ghirish Bundhoo. L’affaire a été renvoyée au 20 avril prochain.