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C'est grâce aux questions pertinentes de Me Damodar Bissessur, représentant du bureau du DPP, et de la magistrate Ameerah Dhunnoo, que le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du service médicolégal de la police, a reconnu, à la fin de son témoignage, que Pravin Kanakiah était déjà mort avant que son corps n'ait pénétré l'eau.
Cette déclaration a constitué la principale révélation lors de l’audience de l'enquête judiciaire qui s'est tenue hier, le 19 février, au tribunal de Souillac.
Le Dr Gungadin a expliqué que Pravin Kanakiah ne s'est pas noyé, car il n'y avait pas d'eau dans ses poumons. Mais la question demeure : comment cet ancien Procurement Officer du ministère des Finances est-il mort ? Selon le médecin-légiste, Kanakiah a été victime d'une « traumatic subarachnoid hemorrhage », causée par des chocs violents à la tête. « Soit la tête de Kanakiah a heurté brutalement une surface dure, soit il a reçu plusieurs coups à la tête avec un objet contondant », a précisé le Dr Gungadin.
Me Damodar Bissessur a alors demandé au médecin pour quelle théorie il penchait le plus. « Je pense que ce sont des coups… un foul play », a-t-il répondu, tout en ajoutant qu’il ne fallait pas négliger la possibilité d’une chute. Cependant, lorsqu’une question a été reformulée par la magistrate, le Dr Gungadin a semblé répondre de manière plus vague.
Il est clair que si Kanakiah avait été victime d'une chute sur les rochers au pied de la falaise, cela aurait entraîné des lacérations à la tête, et non seulement des blessures internes. De plus, Me Damodar Bissessur a souligné que Kanakiah n’avait subi aucune fracture de jambe, de bras ou d'autres membres.
Concernant les blessures sur le corps de Kanakiah, certaines ont-elles été causées avant, pendant ou après sa mort ? « Certaines, avant, d’autres ‘pendant’, et d’autres après », a répondu de manière vague le Dr Gungadin. Lorsqu'on lui a posé la question de savoir si Kanakiah avait pu se causer lui-même ces blessures, le médecin a admis qu'il était impossible pour la victime de s'infliger des coups à la tête jusqu'à ce que mort s'ensuive. Il a même évoqué l'utilisation d’une « arme ».
Kanakiah aurait donc subi de violents coups de pied, de poing ou de matraque, avant de mourir et de voir son corps jeté du haut de la falaise. Mais lorsqu’on lui a demandé si Kanakiah s’était jeté ou avait été poussé du haut de la falaise, le Dr Gungadin a répondu qu'il ne pouvait pas se prononcer.
L’enquête continue, et il est à noter que le corps de Pravin Kanakiah avait été retrouvé à la Roche-qui-Pleure, Souillac, le 11 décembre 2020. Comme dans le cas Kistnen, la police avait initialement privilégié la thèse du suicide, mais l’enquête judiciaire est en train de démontrer le contraire.
À suivre...