Dix civils, dont jusqu’à sept enfants, et aucun terroriste n’ont été tués à Kaboul par une frappe de drone que le Pentagone avait initialement qualifiée de “juste”, a annoncé hier, hier, vendredi, le Pentagone.
“Notre enquête conclut maintenant que la frappe était une erreur tragique”, a déclaré le général de marine Frank McKenzie, chef du commandement central américain.
Les forces américaines ont lancé la frappe après avoir suivi une Toyota Corolla blanche pendant huit heures et l’ont considérée comme une menace imminente, a déclaré McKenzie. Il y avait eu plus de 60 éléments de renseignement à l’époque qui indiquaient qu’une attaque était imminente, a-t-il déclaré. Pas moins de six drones Reaper avaient suivi le véhicule, a-t-il ajouté.
La frappe a eu lieu le 29 août près de l’aéroport au cours des derniers jours chaotiques de l’évacuation des civils américains et du retrait militaire d’Afghanistan. L’armée a affirmé à l’époque que la frappe avait empêché « plusieurs kamikazes » d’attaquer l’aéroport international Hamid Karzai. Le communiqué du Commandement central des États-Unis a déclaré que l’attaque visait “une menace imminente de l’EIIS-K” et que des explosifs étaient chargés dans le véhicule lorsque le missile Hellfire l’a frappé.
Peu de temps après, des informations ont fait surface selon lesquelles plusieurs membres d’une famille avaient été tués dans l’attaque. Le Pentagone a également reconnu la possibilité de pertes civiles.
Cependant, le général de l’armée Mark Milley a déclaré aux journalistes le 1er septembre que les renseignements montraient que l’Etat islamique préparait un véhicule pour un attentat suicide, que les critères pour lancer une attaque étaient remplis et qu’une explosion après l’attaque avait conduit à la “conclusion raisonnable” que des explosifs se trouvaient dans le véhicule.
Milley a déclaré “qu’au moins une de ces personnes qui ont été tuées était un facilitateur de l’Etat islamique”. Les premières indications montraient que les procédures appropriées avaient été suivies, a-t-il dit, et qu’il s’agissait d’une « grève juste ».
Le New York Times et d’autres médias ont publié des articles qui remettaient en question le compte du Pentagone, concluant que le conducteur du véhicule était peut-être un travailleur humanitaire. L’Associated Press a identifié l’homme comme étant Zemerai Ahmadi, qui a été tué avec sept enfants et deux adultes après que le missile Hellfire a incinéré sa voiture.
À l’époque, le Pentagone était en état d’alerte, craignant une répétition de l’horrible attaque d’un kamikaze d’ISIS-K qui a tué des dizaines de personnes, dont 13 militaires américains, à l’Abbey Gate de l’aéroport international Hamid Karzai le 26 août. Des terroristes d’ISIS-K, la branche brutale de l’État islamique qui opère en Afghanistan, avaient été ciblés quelques jours auparavant lors d’une frappe de drone distincte.

Les enquêteurs estiment maintenant que l’attaque était une “erreur tragique”, a déclaré McKenzie.

Le rapport initial sur une explosion secondaire a probablement été causé par un réservoir de propane près du véhicule qui a explosé, et non par des explosifs, a-t-il déclaré.

Dans un communiqué, le secrétaire à la Défense s’est excusé pour la frappe et a noté qu’Ahmadi n’avait aucun lien avec ISIS-K.