“J’ai perdu mon travail, je n’ai pas d’argent, je ne peux pas sortir”: l’appel à l’aide ce matin sur RMC d’Azada Reyade, journaliste afghane coincée à Kaboul
Azada a 25 ans, elle est de la minorité Hazara et journaliste à Kaboul. Sa vie est désormais menacée par les talibans. Elle lance un cri d’alerte.
«Ma vie est en grand danger. J’ai perdu mon travail, je n’ai pas d’argent, je ne peux pas sortir. Je change de maison tous les jours parce que les talibans traquent les journalistes porte par porte», déclare-t-elle sur RMC.
Aujourd’hui, elle se cache et espère obtenir de l’aide de la France, où réside son frère depuis 16 ans. «Tous les jours, elle se déplace de maison en maison pour dormir chez ses amis à Kaboul. Les personnes qui l’hébergeaient jusqu’à présent ne peuvent plus l’accueillir, car la situation devient très dangereuse pour elles également. Si elle se faisait arrêter par les talibans, elle risquerait une balle dans la tête ou une vie d’esclave sexuelle. Elle est jeune, elle n’a que 25 ans», confie son frère, qui vit à Vannes (Morbihan).
Azada, qui travaille depuis plusieurs années pour le journal afghan «Moqawemat» («La résistance», en français), a signé plusieurs articles pointant du doigt les actions des talibans. Aujourd’hui, elle craint des représailles. D’autant plus qu’elle est de minorité Hazara, un des peuples qui composent la diversité ethnique de l’Afghanistan. «Les Hazaras sont reconnaissables par leurs traits asiatiques et leur style de vie plus “libéral”. Dans la vie quotidienne, certaines femmes comme ma sœur arborent un profil très féministe, très démocrate», poursuit son frère.
Une des caractéristiques des Hazaras, c’est qu’ils respectent (presque) l’égalité entre les sexes. Les femmes peuvent être actrices, policières, militaires, elles votent, conduisent, enseignent et… montent même sur des skis. Un blasphème pour les talibans qui sont diamétralement opposés à ces musulmans chiites. «Dans les années 1990, il y a eu des génocides contre les Hazaras quand les talibans étaient au pouvoir. Aujourd’hui, on ne peut pas leur faire confiance, même s’ils disent que ce sera différent qu’autrefois», affirme le technicien de 30 ans, dont le père a été assassiné par les talibans quand il en avait 7. Les crimes continuent. Amnesty International a relayé mardi que neufs hommes hazaras avaient été tués par des talibans après la prise de contrôle de la province de Ghazni.
Le pont aérien avec la France, a été coupé hier,le 26 août.