Amazon utilise son poids sur le marché du commerce en ligne pour empêcher les entreprises de proposer des prix plus bas et pour les obliger à lui verser des commissions plus importantes. C’est en substance l’accusation portée devant une cour fédérale de Seattle, où se trouve le siège du mastodonte. Selon la commission, le groupe de Jeff Bezos fait quasiment disparaître de sa plateforme les vendeurs qui oseraient proposer ailleurs des prix inférieurs à ceux pratiqués sur son site. De plus, le géant profiterait de son poids pour obliger les vendeurs à souscrire à ses services logistiques en théorie optionnels mais en pratique quasiment incontournables.
Résultat, au lieu d’une commission théorique de 15%, les vendeurs devraient donner la moitié de leurs gains à Amazon. Et les consommateurs payent plus cher pour des offres peu variées. L’un des juristes d’Amazon explique que si un procès devait avoir lieu et si la commission finissait par obtenir ce qu’elle réclame, ce serait encore pire. Pour lui, la société favorise en fait l’innovation et la concurrence.
« Amazon exploite le pouvoir qu’elle tire de son monopole pour s’enrichir, tout en faisant monter les prix et en dégradant le service pour les dizaines de millions de familles américaines qui font leurs achats sur sa plateforme et les centaines de milliers d’entreprises qui dépendent d’Amazon », pour commercialiser leurs produits, assène la présidente de la FTC, Lina Khan, citée dans le communiqué.
Pour la présidente de l’autorité fédérale, c’est presque une croisade personnelle. Elle dénonce les pratiques d’Amazon depuis qu’elle est étudiante en droit. Elle a réussi à convaincre Joe Biden qui l’a nommée à ce poste. Cela ne l’a pas empêchée de perdre ces derniers mois dans des actions intentées contre d’autres géants comme Meta ou Microsoft.