Cette question est posée dans un jugement de la cour d’assises, rendu il y a quelques jours. Le juge Aujayeb a condamné le Réunionnais Sergio Abdouà 13 ans de prison et une amende de Rs 300 000. Ce dernier a débarqué à Maurice en 2018, depuis l’île sœur, avec Rs 36 millions de cocaïnes dans le sac de son ordinateur portable. Il a été d’abord inculpé de trafic de drogue. Puis, le bureau du Directeur des poursuites publiques a ramené l’accusation à drug dealing. Sergio Abdou a plaidé coupable et présenté ses excuses à l’État mauricien.

Dans ce cas, le juge Luchmyparsad Aujayeb explique que la pureté de la drogue et la dextérité avec laquelle la cocaïne était recouverte dans du polyester et dissimulée dans la doublure intérieure du sac d’ordinateur portable laisse penser à un réseau international de drogue. Il dit avoir remarqué une première tendance à avoir recours à des mules étrangères et une seconde où la poursuite réduit l’accusation de drugtrafickingà drugdealing. Cela, après représentation des avocats de la défense, qui insistent que leurs clients ont été piégés, et contre un plaidoyer de culpabilité.

Mais le juge Aujayeb se demande, avec une certaine préoccupation, si ces deux tendances n’ont pas pour conséquence d’encourager les cartels de drogue à abuser de ce stratagème, sachant que les mules étrangères obtiendraient une sentence moindre en raison de la charge réduite.

Le juge Aujayeb explique que la charge de trafic de drogue prévoit une amende ne dépassant pas Rs 2 millions et une peine d’emprisonnement ne dépassant pas 60 ans. Celle de drugdealing, sous laquelle Sergio Abdou a été trouvé coupable, comprend une amende ne dépassant pas Rs 1 million et une peine de prison variant entre 5 et 25 ans.

Il a ainsi condamné le Réunionnais à 13 ans de prison et une amende de Rs 300 000. Il a aussi lancé une sévère mise en garde aux cartels de drogue, indiquant que la justice va traiter les affaires de drogue avec la plus grande sévérité.