
L’île Maurice est confrontée à une onde de choc économique majeure. Les États-Unis ont annoncé l’imposition de droits de douane de 40 % sur l’ensemble des produits en provenance du pays, une décision qui met à mal les relations commerciales bilatérales et menace directement les piliers de l’exportation mauricienne.
Selon une analyse du cabinet International Economics Consulting, cette mesure pourrait coûter à Maurice jusqu’à 181 millions de dollars en pertes d’exportations. Les effets collatéraux dans la région SADC sont tout aussi préoccupants : l’Afrique du Sud risque de perdre 5,4 milliards de dollars, l’Angola 525 millions, et Madagascar 431 millions.
Face à cette situation, la directrice de la Mauritius Export Association (MEXA), Lilawtee Rajmun, confirme que l’organisation a étudié en détail le rapport de l’IEC et en partage les conclusions. Elle alerte toutefois que si aucune mesure concrète n’est prise rapidement pour atténuer les effets de cette décision, les exportations mauriciennes pourraient chuter de 16 à 20 milliards de roupies d’ici décembre.
Elle précise que cette baisse ne sera pas uniquement due à la surtaxe américaine. L’attention doit également être portée sur les marchés européens et sud-africains. Contrairement à des concurrents comme la Chine qui peuvent négocier leurs prix à la baisse, Maurice se trouve dans une position plus rigide.
La situation est aggravée par la fin du soutien salarial accordé par le gouvernement, qui n’a pas été reconduit. Cette suppression entraîne une hausse des coûts de la main-d’œuvre et de la production, estimée entre 30 % et 40 %, ce qui affaiblit davantage la compétitivité du pays à l’international.