L’ivermectine, comme plusieurs autres médicaments contre le Covid-19 serait victimes des multinationales productrice de vaccin et de certains politiciens. Déjà mis en avant au début de la pandémie pour son éventuelle action contre le virus, l’antiparasitaire revient sur le devant de la scène. Bien qu’il n’ait jamais été officiellement reconnu comme bénéfique par les autorités sanitaires, de nouveaux signaux encourageants incitent politiques et scientifiques à attirer l’attention de l’OMS.
Les messages de soutien se multiplient comme par génération spontanée. Depuis le début de la semaine, une foule d’internautes prônent le recours à l’ivermectine face au Covid.
Cet antiparasitaire est usuellement prescrit contre la gale. Deux éléments déclencheurs expliquent la virulence du débat dont il fait l’objet.
D’une côté, la publication, le 10 mars, d’un article attestant l’efficacité du vermifuge contre le Covid-19. Parmi les quatre scientifiques japonais signataires du texte figure le découvreur de l’ivermectine en personne, Satoshi Ōmura, prix Nobel de médecine 2015. De l’autre côté, un rapport de l’Agence européenne des médicaments, cette fois publié le 22 mars, déconseille l’utilisation préventive ou curative de l’antiparasitaire.
«De plus en plus d’articles sortent ainsi que des méta-analyses –dont une française. Et il y a un consensus, ce qui n’était pas le cas avec la chloroquine. Il y a près de quatre-vingt-douze études et elles ont toutes le même résultat: une mortalité divisée par quatre voire par cinq et des symptômes qui disparaissent deux fois plus rapidement, en à peine plus de quarante-huit heures. Enfin, il n’y a aucun effet secondaire grave. Qu’est-ce que ça nous coûterait d’essayer?» s’interroge le docteur Gérard Maudrux.
Le chirurgien cache difficilement son incompréhension face aux réserves de l’Agence européenne. Ainsi, un an après les premiers résultats vantés par des chercheurs australiens et relayés avec enthousiasme par le laboratoire MedinCell en France, ou encore après les effets surprenants surprenants obtenus dans un Ehpad traité en amont de la pandémie, l’action de l’ivermectine contre le SARS-CoV-2 n’est toujours pas validée.
Regain d’intérêt et guerre de lobbying
En réalité, le débat autour du médicament revêt des enjeux précis, concède notre interlocuteur. L’engouement actuel risque de s’avérer insuffisant pour infléchir les autorités sanitaires.