L’affaire est déjà spectaculaire au niveau de ses possibles répercussions. Pour la première fois une plainte fédérale antitrust contre Facebook, exigeant noir sur blanc le démantèlement de Meta, a été validée par la justice.
Ouvrant la voie à un gigantesque procès extrêmement risqué pour Facebook (Meta), qui devra prouver que son action, et notamment le rachat de plusieurs réseaux sociaux concurrents ne représente pas une pratique anti-concurrentielle.
On imagine à ce stade que la partie n’est gagnée pour personne – d’autant que Meta a les moyens nécessaires pour se faire défendre par une équipe de talentueux avocats. Mais on peut déjà s’imaginer ce à quoi pourrait ressembler l’internet d’après. Evidemment, le démantèlement de Meta avec la vente de plusieurs applications, notamment WhatsApp et Instagram implique plusieurs changements radicaux.
La justice américaine va statuer pour la première fois sur le démantèlement de Facebook (Meta)
Le plus évident est que les utilisateurs de chaque application devront utiliser un login différent et qu’il ne sera a priori pas possible d’utiliser l’authentification unifiée de Facebook comme jusqu’à présent. L’autre sera vraisemblablement la disparition de nombreuses intégrations. Par exemple vos Stories Instagram ne seront plus synchronisées avec Facebook bien qu’on imagine qu’il existera quand même des solutions tierces pour le faire si désiré.
De la même manière il ne sera pas possible de trouver aussi facilement vos amis Facebook dans WhatsApp ou Instagram. En raison de l’énorme base d’utilisateurs et des implications multiples de la scission de Meta, la transition pourrait durer des années. D’autant qu’il faudrait trouver un repreneur qui a les moyens de s’offrir une application comme WhatsApp ou Instagram.
Selon Will Guyatt, un expert cité The Sun, seules des entreprises comme Google, Apple, Microsoft et Amazon seraient à même de mettre l’argent sur la table – mais aussi de gérer l’énorme base de données de ces applications, leur modération et assurer leur développement continu. Evidemment, tout le monde au sein de Facebook ou presque honnit la possibilité d’un démantèlement. On les comprend.
Les utilisateurs, eux, pourraient pourtant s’y retrouver. Bien sûr, il perdront un peu plus de temps à connecter (une unique fois) leur application sur leurs divers appareils. Ils auront cependant plus d’influence pour exiger que leur application de prédilection protège davantage leurs données personnelles sur la durée que ne l’a fait Facebook, qui s’est encore dernièrement pris les pieds dans le tapis avec un changement des conditions d’utilisation de WhatsApp.
La FTC américaine, à l’origine de la plainte estime depuis longtemps que Facebook abuse d’une stratégie de monopole et doit être démantelé. La nouvelle plainte déposée par l’agence est beaucoup plus robuste qu’une première tentative refusée l’an dernier. Reste à savoir combien de temps va durer la procédure… vraisemblablement plusieurs années.
(Source – the Sun)