Les plaidoiries orales et écrites ont pris fin, cet après-midi en cour de Bambous. Durant près de deux heures, la poursuite et la défense ont donné leurs arguments sur le fait que Jean Hubert Franklin doit ou ne doit pas obtenir la libération conditionnelle. La magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath fera connaître son ruling le 9 mai.
Me Dhannish Gunnesh, de l’Icac, qui représente la poursuite dans cette affaire, a mis l’accent sur les quatre facteurs avancés par la Commission anti-corruption pour justifier le fait que Jean Hubert Célerine ne doit pas retrouver la liberté. Ils sont : le risque de fuite, la gravité du délit, la possibilité d’interférer avec des témoins et le risque de manipulation des preuves.
Me Gunnesh a rappelé que l’enquêtrice Yolaine Papain a indiqué que Rikesh Sumboo a confirmé que Franklin a bel et bien financé l’achat d’une maison, estimée à environ Rs 25 millions, à La Gaulette. D’où l’accusation provisoire de blanchiment d’argent logée contre l’homme d’affaires. L’avocat a aussi rappelé que Franklin a confirmé avoir des contacts à l’étranger.
Me Dhannish Gunnesh a aussi évoqué les contradictions entre la version de Franklin et celle de sa sœur Floriane. Franklin avait déclaré qu’il est père de 5 enfants alors que sa sœur a dit n’en connaître que 3. Cela montre, selon l’avocat, que les liens de famille sont faibles au sein de cette famille. Ce qui augmente le risque qu’il prenne la suite.
Sur le risque de manipulation de preuves, Me Gunnesh a déclaré que durant son interrogatoire, Franklin a dit qu’il pouvait faire disparaître des documents.
Me Yatin Varma, l’avocat de l’homme d’affaires, a argué que l’Icac se base uniquement sur des hypothèses et non des preuves concrètes. Il a déploré que son client et lui sont très critiqués par la presse. Ce qui équivaut à des tentatives d’intimidation en sa capacité d’avocat.
Il a ajouté que l’Icac n’a pu confirmer le nombre de bateaux achetés et l’identité des skippers
Finalement, Me Yatin Varma a évoqué le cas de Bruneau Laurette. Les mêmes objections ont été soulevées, a-t-il expliqué, mais le suspect a fini par être libéré sous caution. Il a également cité le cas Navin Ramgoolam où la même accusation, soit blanchiment d’argent, avait été retenue mais le prévenu avait fini par être libéré sous caution.