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: Le 04/02/2023 à 07:27 | MAJ à 18/07/2024 à 17:21
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Publié : Le 04/02/2023 à 07:27 | MAJ à 18/07/2024 à 17:21
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Le conglomérat indien poursuit sa chute depuis qu’il a été accusé de fraude comptable. Jeudi, plusieurs de ses titres ont été suspendus après un plongeon de leur cours à la Bourse de Bombay.
Le magnat indien était jusqu’à récemment l’homme le plus riche d’Asie. Il se classe désormais à la 16e place des plus grandes fortunes mondiales, selon «Forbes». Sa tourmente s’aggrave de jour en jour.
Les pertes du groupe Adani ont en fait dépassé les 100 milliards de dollars depuis la publication le 24 janvier d’un rapport de vendeur à découvert.
Les turbulences du marché ont poussé Adani Enterprises à annuler sa part de vente prévue de 2,5 milliards de dollars.
Le conglomérat du magnat indien Gautam Adani a perdu plus de 100 milliards de dollars en valeur depuis les accusations de fraude comptable portées contre lui par la société d’investissement américaine Hindenburg Research. Les échanges de titres de plusieurs entreprises de l’empire Adani ont même été suspendus jeudi dernier après un plongeon du cours dès l’ouverture de la Bourse de Bombay.

Le titre d’Adani Enterprises, fleuron du conglomérat, a dégringolé de 14% jeudi, perdant la moitié de ce qu’il valait au début de l’année et Adani Total Gas – dont le géant français TotalEnergies détient 37,4% – a perdu 52% de sa valeur du 1er janvier.
Selon l’agence Bloomberg, cette affaire a fait perdre 104 milliards de dollars de la valeur des entreprises cotées du conglomérat, et la fortune personnelle d’Adani a fondu de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Gautam Adani a en conséquence perdu son titre d’homme le plus riche d’Asie et se place à présent au 16e rang du classement des grandes fortunes mondiales établi par «Forbes».
Le conglomérat du milliardaire indien Gautam Adani ne cesse de s’enfoncer dans la crise depuis les accusations d’escroquerie lancées par le fonds d’investissement Hindenburg. A tel point que le fleuron du groupe, Adani Enterprises, a brutalement annoncé, mercredi 1er février, qu’il annulait sa levée de fonds record de 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros), bouclée la veille avec succès. Les investisseurs seront remboursés.

L’empire ébranlé du milliardaire indien Adani
Cette vente d’actions, perçue comme une victoire pour le conglomérat de Gautam Adani, dans la bataille qui l’oppose à Hindenburg, n’a pas permis de mettre un terme à la débâcle boursière que connaît le groupe depuis une semaine. Les titres d’Adani Enterprises ont enregistré une chute colossale de 28 % à la Bourse de Bombay, mercredi 1er février.

« Compte tenu de ces circonstances extraordinaires, le conseil d’administration de l’entreprise a estimé qu’il ne serait pas moralement correct de procéder à [l’offre publique] qui a été souscrite », a expliqué Gautam Adani dans un communiqué publié tard dans la soirée mercredi. Ce dernier a fait valoir l’intérêt primordial des investisseurs et sa volonté de les protéger de toute perte financière.

« Annuler cette levée de fonds était une folie »
Dans le cadre de sa levée de fonds, Adani Enterprises a vendu ses titres pour une valeur allant de 3 112 à 3 276 roupies (de 34,50 euros à 36,30 euros) par action. Mais, à la clôture des marchés, mercredi, ils s’échangeaient à 2 135 roupies, soit une perte de plus de 30 % pour les investisseurs.

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Des magnats indiens figureraient parmi les souscripteurs de cette offre. Les milliardaires Sajjan Jindal, à la tête du géant de l’acier JSW Steel, et Sunil Mittal, fondateur du spécialiste des télécommunications Bharti Enterprises, auraient puisé dans leurs fonds personnels pour acheter des titres d’Adani Enterprises et voler ainsi à rescousse de M. Adani, selon une information de Bloomberg.

« Le capitalisme indien reste encore aux mains de quelques familles qui gèrent de manière opaque des nébuleuses d’entreprises »
Après la décision surprise du conglomérat d’annuler sa levée de fonds, la chute se poursuivait, jeudi 2 février au matin, à l’ouverture des marchés. Les titres de plusieurs entreprises du groupe ont dévissé de plus de 10 %, entraînant l’arrêt immédiat des échanges à la Bourse de Bombay. « Annuler cette levée de fonds était une folie », juge, au regard de la réaction des marchés, un tradeur indien, qui possède des intérêts dans les entités du groupe.

« Fraude comptable éhontée »
En quelques jours, le conglomérat, qui pesait auparavant 222 milliards de dollars (201,6 milliards d’euros), a perdu plus de 100 milliards de sa valeur. Gautam Adani, dont l’ascension a été météorique, a vu s’évaporer 44 milliards de dollars, soit toute une partie de son immense fortune personnelle, auparavant évaluée à près de 120 milliards de dollars. Il a perdu, mercredi, son titre d’homme le plus riche d’Asie. Une place qu’il a cédée à son grand rival Mukesh Ambani, patron de Reliance Industries, qui a longtemps trôné sur le podium.

La déroute du tout-puissant Gautam Adani, proche du premier ministre indien, Narendra Modi, a été provoquée par la publication, le 24 janvier, d’un rapport de la société d’investissement Hindenburg Research. Ce vendeur à découvert, qui parie à la baisse sur les marchés, a accusé le groupe de « fraude comptable éhontée, de manipulation d’actions et de blanchiment d’argent ». Qualifiant le rapport d’« infondé » et de « malveillant », Adani a dénoncé une « attaque contre l’Inde ».

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L’ascension de M. Adani s’est faite dans les pas de Narendra Modi, qui est demeuré silencieux depuis le début de cette affaire. L’opposition indienne réclame un débat au Parlement au sujet des accusations portées par le rapport Hindeburg et des conséquences que la chute des titres Adani pourrait avoir pour les investisseurs indiens.

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