Dans une récente publication, le site britannique The Independent révèle une inquiétante fuite de bandes sonores sur les réseaux sociaux à Maurice. Ces enregistrements suscitent des craintes quant à un éventuel piratage des conversations téléphoniques du Haut-Commissariat britannique, alors que le Royaume-Uni engageait des pourparlers pour la rétrocession des îles Chagos.
Les enregistrements, diffusés sur la page Facebook de « Missie Moustass », semblent inclure des échanges entre la haut-commissaire britannique Charlotte Pierre et Ken Arian, directeur général d'Airport Holdings.
Des sources citées par The Independent indiquent que ces conversations auraient eu lieu entre octobre et novembre 2022, coïncidant avec le début des négociations sur des îles de l'océan Indien. L'une des bandes sonores révèle Charlotte Pierre déclarant : « Je n'ai pas de Premier ministre en ce moment », ajoutant qu'il n'y avait pas eu de Premier ministre pendant deux mois, une période marquée par la démission de Liz Truss, peu après le lancement des négociations sur les Chagos.
La question des Chagos est particulièrement sensible, notamment en raison de la présence d'une base aérienne conjointe britannique et américaine sur l'île de Diego Garcia. Un accord entre les gouvernements britannique et mauricien autorise le maintien de cette base pour les 100 prochaines années, mais certains craignent que cela n'expose les îles à une ingérence chinoise.
Le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, a rejeté les accusations concernant l'origine des fuites lors d'un rassemblement politique de jeunes de l'Alliance Lepep à Quartier-Militaire–Moka. Il a qualifié les enregistrements de « complots fabriqués et de mensonges », affirmant que l'intelligence artificielle serait utilisée pour manipuler les voix et créer de fausses conversations.
Pourtant, plusieurs victimes des écoutes affirment que les enregistrements sont authentiques, comme le souligne The Independent. Le commissaire de police mauricien a émis un avertissement concernant la légalité des écoutes téléphoniques. Dans un communiqué, il rappelle au public qu'il est illégal d'écouter et de divulguer des informations à l'aide d'appareils de communication ou de télécommunication.
L'avertissement suggère que les écoutes pourraient émaner d'individus malveillants, une enquête a été ouverte pour authentifier les voix et identifier les sources sur Facebook.
The Independent a tenté de joindre le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) pour obtenir des commentaires sur cette affaire.