L’aide humanitaire tant attendue par les Palestiniens bloqués dans la bande de Gaza devrait commencer à y entrer ce vendredi 20 octobre, au 13e jour d’une guerre meurtrière entre Israël et le Hamas qui se poursuit en dépit d’une intense activité diplomatique.
La chaîne égyptienne AlQahera News, proche du renseignement égyptien, a affirmé jeudi soir que le point de passage de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Gaza, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, ouvrirait vendredi.
Des avions cargo remplis d’aide sont arrivés jeudi à l’aéroport égyptien d’Al-Arich. Au terminal de Rafah, des Égyptiens ont réparé jeudi les dégâts des bombardements israéliens en vue du passage des camions d’aide, selon des témoins. Et des dizaines de personnes se sont rassemblées dans l’espoir de sa réouverture.
Nourriture, médicaments, purificateurs d’eau, produits d’hygiène, couvertures… Dans le Sinaï égyptien, l’aide humanitaire pour la bande de Gaza a afflué et afflue toujours à l’aéroport, qui a même rouvert une de ses pistes d’atterrissage pour tout pouvoir recevoir. À quelques dizaines de kilomètres plus à l’est, se dresse Rafah, le poste-frontière, l’unique ouverture sur le petit territoire palestinien ravagé par les guerres et la pauvreté qui ne soit pas aux mains d’Israël.
Mais l’Égypte a réclamé du temps pour pouvoir réparer les routes qui relient son territoire à Gaza. Pendant ce temps-là, les palettes d’aide ont été stockées dans des entrepôts d’Al-Arich. Et dès que le feu vert sera donné, 250 volontaires se tiennent prêts à les transporter à la frontière ce vendredi.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré que 951 tonnes de nourriture étaient en cours d’acheminement ou avaient déjà été livrées à la frontière égyptienne, selon un porte-parole du programme. Cette quantité est suffisante pour nourrir 488 000 personnes pendant une semaine, a-t-il ajouté.
Le président américain, Joe Biden, en visite mercredi en Israël, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de « laisser jusqu’à 20 camions traverser », un nombre totalement insuffisant selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les convois d’aide humanitaire, qui doivent se rendre sur cette langue de terre exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens, sont bloqués depuis des jours à Rafah.
Lors d’une conférence de presse, le directeur du programme des urgences sanitaires à l’OMS, Michael Ryan, a souligné que puisque « deux millions et demi de personnes ont besoin d’aide. 20 camions, c’est une goutte d’eau dans l’océan face aux besoins actuels à Gaza ». « Il ne faut pas 20 camions, mais 2 000 camions », a-t-il insisté, soulignant que les humanitaires demandaient la mise en place d’un véritable couloir humanitaire. « Nous devons nous assurer qu’un couloir est un couloir : l’assistance humanitaire doit être acheminée chaque jour », a-t-il ajouté.
Au Caire, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé jeudi pour « un accès humanitaire rapide et sans obstacle », appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ». « Il nous faut de la nourriture, de l’eau, du carburant et des médicaments tout de suite », a-t-il ajouté.