Des tirs d’artillerie entendus, une population appelée à se mobiliser, un couvre-feu général proclamé, 198 morts et de nombreux blessés, Moscou qui annonce l’élargissement de l’offensive en Ukraine, voilà cinq choses notées à Kiev qui n’était pas encore tombée, hier, samedi 26 février.
“Cette nuit, ils vont s’emparer de Kiev” redoutait dans la soirée du vendredi 25 février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Kiev n’est pas encore tombée, mais l’avancée rapide de l’armée russe vers la capitale ukrainienne a donné lieu à des combats hier, samedi 26 février.
Hier matin, l’armée ukrainienne a dit avoir repoussé une offensive russe sur l’avenue de la Victoire, l’une des principales artères de la capitale. Ce samedi en milieu de journée, le Kremlin a déclaré que Vladimir Poutine avait ordonné aux troupes de la Fédération de s’arrêter la veille, en attendant que Kiev accepte d’entamer des pourparlers. L’Ukraine refusant les négociations, selon le Kremlin, les forces russes ont alors repris leur progression dans l’après-midi avant que le ministère de la Défense russe n’annonce que l’armée avait reçu l’ordre d’élargir son offensive sur l’Ukraine.
La population ukrainienne appelée à se mobiliser
Les hommes de 18 à 60 ans ne peuvent plus quitter le territoire. Alors que des habitants se terrent dans des stations de métro par peur des bombardements, le ministère de la Défense leur a demandé de fabriquer des bombes à essence pour se défendre et repousser l’envahisseur. “Le sort de l’Ukraine se joue en ce moment même (…) cette nuit, ils vont tenter de s’emparer” de Kiev, a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une allocution vidéo diffusée vendredi soir sur le site Internet de la présidence et sur sa chaîne Telegram.
Samedi matin à l’aube, dans une courte vidéo de 40 secondes filmée devant la “Maison aux chimères”, l’édifice art déco qui fait face au siège de la présidence, le chef de l’État ukrainien met en garde contre les rumeurs de reddition. “Je suis ici. Nous ne déposerons pas les armes. Nous défendrons notre État (…) nos armes, c’est notre vérité. C’est notre terre. C’est notre pays. Nos enfants. Nous allons défendre tout cela. Gloire à l’Ukraine !”, conclut-il, selon les informations recueillies par l’AFP.
Un couvre-feu général décrété jusqu’à lundi matin
La capitale ukrainienne a été placée sous couvre-feu à partir de samedi 17 heures à lundi 8 heures sans interruption. Toutes les personnes se trouvant dans la rue de Kiev pendant cette période-là “seront considérées comme des membres des groupes de saboteurs ennemis”, prévient la mairie. Le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko, a annoncé que le métro de la capitale était désormais transformé en refuge pour les habitants et n’allait plus assurer le service de transport pour le moment.
Des tirs d’artillerie lourds entendus dans Kiev
Des tirs d’artillerie, apparemment à une certaine distance du centre-ville, ont été entendus selon des témoignages, qui font aussi état de coups de feu tirés après l’aube près de bâtiments gouvernementaux dans le centre de la ville. L’armée faisait état de “combats actifs” tôt ce matin. Le maire de la ville a affirmé dans la matinée que 35 personnes, dont deux enfants, avaient été blessées dans les affrontements.
Plusieurs véhicules blindés auraient également été neutralisés près de la station de métro Beresteiska sur la rive droite de la ville. Plus de 50 explosions ainsi que des tirs de mitrailleuses lourdes ont été signalés dans les zones de Shulyavka et du zoo de Kiev, selon les médias locaux, qui affirment aussi les forces russes ont, pour la deuxième fois, tenté d’attaquer une centrale thermique à Troieshchyna, sur la rive gauche du nord de Kiev.
Près de 198 morts et plus d’un millier de blessés
Le ministre ukrainien de la Santé a fait état ce samedi de 198 civils tués, dont trois enfants, et plus d’un millier de blessés depuis le début de l’invasion russe du pays il y a trois jours. “Malheureusement, selon les données opérationnelles, 198 personnes sont mortes aux mains des envahisseurs, dont trois enfants, et 1 115 sont blessées, dont 33 enfants”, a indiqué Viktor Liachko sur Facebook. Il n’a pas dit combien de soldats avaient été tués ou blessés. De son côté, la Russie ne communique pas non plus sur ses pertes.
De son côté, la Pologne a annoncé samedi que 100 000 Ukrainiens avaient déjà franchi ses frontières pour se réfugier face à l’attaque russe.
La communauté internationale en soutien à l’Ukraine
Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron se sont parlé vers 7 heures du matin, heure française, selon le président ukrainien qui affirme dans un tweet que “des armes et du matériel de nos partenaires sont en route”. La Belgique a ainsi annoncé envoyer rapidement 3 800 tonnes de fuel et 2 000 mitrailleuses à l’Ukraine.