Le président égyptien Al-Sissi a convoqué un « Sommet du Caire pour la paix » ce samedi pour tenter de jouer un rôle diplomatique dans la résolution du conflit entre le Hamas et Israël (photo montrant des Gazaouis recherchant des survivants dans les décombres d’une annexe l’église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre, ce vendredi 20 octobre, après une frappe israélienne.
« Apaiser » la situation au Proche-Orient, « protéger la cause palestinienne » et éviter la propagation du conflit entre le Hamas et Israël dans la région. Tels sont les objectifs affichés du « Sommet du Caire pour la paix » convoqué ce samedi 21 octobre par le président Abdel Fattah Al-Sissi, dans l’espoir de contribuer une trêve puis à « la relance du processus de paix entre Palestiniens et Israéliens », selon l’agence de presse gouvernementale égyptienne Mena.
Une initiative diplomatique accueillie « très favorablement » par la France, a souligné la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Anne-Claire Legendre ce jeudi 19 octobre, avant que le Quai-d’Orsay n’annonce la participation de la ministre Catherine Colonna. Selon l’agence de presse Reuters, citant des sources diplomatiques, la venue d’Emmanuel Macron à ce sommet n’était toujours pas exclue vendredi.
La délégation française sera dans tous les cas aux côtés de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ou encore du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, qui ont confirmé leur participation. Le président du Conseil européen Charles Michel et le chef de la politique étrangère de l’UE Josep Borrell seront également de la partie, mais pas la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, rapporte Politico.
Du côté des puissances régionales, Reuters évoquent la venue de dirigeants de Jordanie, de Bahreïn, du Koweït ou encore de l’Arabie saoudite. Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas est également annoncé.
Problème : des acteurs de poids manquent à cette liste, notamment Israël, l’Iran et les États-Unis. « L’absence des trois grands pays au cœur du conflit rend très improbable que le sommet puisse aboutir sur quoi que ce soit », commente Politico.
Comme le souligne le site spécialisé, les récentes visites de dirigeants occidentaux « ont souligné un fossé grandissant entre les dirigeants arabes et leurs homologues américains et européens sur la façon dont ils voient le conflit de Gaza ». Alors que les dirigeants occidentaux « ont fait pression sur les dirigeants arabes pour qu’ils soutiennent Israël et soutiennent ses efforts visant à éradiquer le Hamas », ces derniers estiment « que la seule véritable solution est que l’Occident tienne ses promesses d’établir un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël », analyse Politico.
De fait, le président égyptien a systématiquement rappelé, à l’issue de chacun de ses entretiens avec des chefs d’État et de gouvernement au cours de dernier jours, que la « stabilité réelle et durable dans la région repose sur l’obtention par le peuple palestinien […] d’un État indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale ».
Autre limite, soulignée cette fois par Reuters : « Les pays européens ont eu du mal à adopter une approche unie face à la crise, au-delà de la condamnation de l’attaque du Hamas. » L’agence de presse britannique cite en outre une source européenne selon laquelle l’adoption d’une déclaration commune à l’issue du sommet est très incertaine.
C’est finalement sur l’acheminement de l’aide humanitaire que le consensus pourrait être plus facile à dégager au Caire, alors que l’ouverture du terminal de Rafah semble imminente et plus urgente que jamais. « Le Sommet du Caire insistera sur l’ouverture de couloirs humanitaires sûrs pour fournir les aides de secours à la bande de Gaza », écrit l’agence égyptienne Mena.