Si Joe Biden déplorait ce mardi 24 octobre que l’arrivée de l’aide à Gaza « n’est pas assez rapide », l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a des demandes bien plus urgentes pour maintenir ses opérations humanitaires dans la bande de Gaza.
« Si nous n’obtenons pas de carburant de toute urgence, nous serons obligés d’arrêter nos opérations dans la bande de Gaza à partir de demain soir », a averti sans détour l’agence sur X (anciennement Twitter), au 18e jour de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. « L’UNRWA sera à court de carburant demain (mercredi 25 octobre) », estime-t-elle. Elle a fait savoir qu’elle cessera ses activités ce mercredi dans la soirée.
Sauf que comme le soulignent nos confrères du Monde, c’est pour le moment exclu de la part d’Israël. « Pour l’instant, nous n’avons aucun intérêt à ce que la machine militaire du Hamas reçoive davantage de carburant, et nous n’avons pas autorisé de carburant », a déclaré le conseiller du premier ministre israélien, Mark Regev, sur la chaîne CNN.
Outre ce manque de carburant, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a appelé à une meilleure coordination de l’aide humanitaire car une partie des produits alimentaires acheminés dans le territoire palestinien enclavé, comme le riz et les lentilles, est actuellement inutilisable faute d’eau pour faire cuire ces denrées. Et malgré l’arrivée de l’aide humanitaire internationale au compte-gouttes depuis samedi via l’Égypte, les quantités ne sont clairement pas suffisantes selon l’ONU.
À ce sujet, une porte-parole de l’UNRWA, Tamara Alrifai a tenu a salué ce mardi l’élan de générosité en Égypte et ailleurs dans le monde pour venir en aide aux Palestiniens lors d’un point presse des Nations Unies. En revanche, elle a tout de suite souligné que les « produits » reçus ne sont pas « les plus nécessaires pour Gaza », ni « les plus pertinents ».
Pour éviter que de telles situations ne se répètent, la porte-parole a appelé l’ensemble des organisations humanitaires présentes dans la région à s’« améliorer » en constituant « des listes très claires de ce qui est le plus nécessaire » dans la bande de Gaza.
Autre besoin primordial pour les civils et les blessés : des matelas et des couvertures. D’autant plus à l’approche de l’hiver, alors que des centaines de milliers de Palestiniens trouvent actuellement refuge dans les bâtiments de l’UNRWA pour échapper aux bombardements israéliens.
En état de « siège complet » par Israël depuis le 9 octobre, soit deux jours après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël, la bande de Gaza est toujours privée d’eau, d’électricité et d’approvisionnement en nourriture et en carburant par Israël, qui continue de pilonner quotidiennement la zone.
« Jusqu’à présent, le carburant n’a pas été autorisé à entrer » dans ce territoire, a également affirmé la porte-parole de l’UNRWA, qui invite donc Israël à autoriser l’entrée de carburant dans la bande de Gaza. Un besoin primordial dans le cadre de l’aide humanitaire et notamment pour faire notamment fonctionner les générateurs des hôpitaux.
« Avant le conflit, environ 500 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza en provenance d’Israël et de Rafah », à la frontière égyptienne, a également relevé Tamara Alrifai, alors que depuis samedi, seules quelques dizaines de camions sont passées d’Égypte à la bande de Gaza.