Henry Kissinger, grande figure de la diplomatie américaine aux facettes controversées, qui fut secrétaire d’État sous Richard Nixon et Gerald Ford, est mort mercredi à l’âge de 100 ans, a annoncé son organisation. Acteur incontournable de la diplomatie mondiale pendant la guerre froide, Henry Kissinger « est mort aujourd’hui dans sa maison du Connecticut », a indiqué son cabinet de conseil Kissinger Associates dans un communiqué, sans préciser la raison du décès.
Initiant le rapprochement avec Moscou et Pékin dans les années 70, il a vu son image ternie par des pages sombres de l’histoire des États-Unis, comme le soutien au coup d’État de 1973 au Chili ou l’invasion du Timor oriental en 1975 et, bien sûr, la guerre du Vietnam. Diplomate aussi écouté que controversé, l’homme à la voix rocailleuse et à la corpulence croissant avec les années aimait distiller ses pensées aux journalistes et dans les colloques internationaux. Fascinant ses publics par sa longévité et sa vaste expérience, il était admiré par les uns comme un grand sage, détesté par les autres qui voyaient en lui un criminel de guerre.
L’homme, qui avait fêté ses 100 ans en mai, avait conservé l’oreille des grands de ce monde, bien des décennies après avoir quitté ses responsabilités dans les affaires internationales. Il s’était par exemple rendu à Pékin en juillet pour s’entretenir avec le président chinois Xi Jinping.