La fièvre continue à monter en Inde après le viol et le meurtre d’une jeune femme à Calcutta le 9 août. Le BJP de Narendra Modi accuse la dirigeante du Bengale-Occidental, Mamata Banerjee, d’avoir couvert le crime. L’opposante dénonce une récupération politique pour l’abattre. La police locale a, de son côté, fait usage de lacrymogènes contre certains manifestants.
Les rassemblements de ce mardi à Calcutta ont montré que ce qui avait commencé comme une révolte citoyenne, après un féminicide de trop, prend une tournure de plus en plus politique et tendue.
Alors qu'une partie des manifestants demandaient plus de protection pour les femmes et une enquête sur le viol et le meurtre de cette interne en médecine, un autre cortège exigeait ce mardi la démission de Mamata Banerjee, l’accusant de cacher la vérité. La ministre en chef du Bengale-Occidental dit soutenir les premiers manifestants, mais accuse les seconds d’agir aux ordres du BJP et de se servir du drame pour la renverser. Leur rassemblement a été violemment brisé par la police. Le BJP, qui est dans l’opposition mais très implanté au Bengale-Occidental, a, depuis, organisé des grèves et tenté de bloquer des lignes de train. Des affrontements ont éclaté avec les militants du TMC de Mamata Banerjee.
La guerre des mots fait rage. La dirigeante a menacé d’étendre le chaos dans d’autres États du nord-est de l’Inde si le BJP continuait ces agitations. La présidente de l’Inde, de son côté, a publié une lettre solennelle appelant le pays à sortir de son amnésie collective à l'égard de tous les viols.