Avec un indice de 53, Maurice grimpe de quatre places sur le classement 2020 de Transparency International concernant la perception de la corruption. Le pays passe de la 56 à la 52^e place. Mais dans un communiqué, Transparency Mauritius précise que les affaires qui défraient actuellement la chronique, par exemple celle de la centrale St Louis, n’ont pas été considérées lors du présent exercice. Elles le seront lors du prochain. De plus, l’organisme inflige un cinglant camouflet au gouvernement concernant sa gestion des affaires.

Pour Transparency Mauritius, le pays est « actuellement à la croisée des chemins en ce qu’il s’agit de la gouvernance institutionnelle ». L’organisme reconnaît que certains indicateurs internationaux donnent de bonnes notes à Maurice. Mais il rappelle d’abord que les autorités ont été appelées à se ressaisir avec « la semonce » du Financial Action Task Force et l’Union européenne.

Transparency Mauritius souligne ensuite que la situation est préoccupante. La République, selon lui, fait face aujourd’hui à un déficit institutionnel du fait d’un népotisme désespérant, mais parfaitement légal si l’on s’arrête à l’aspect procédural. L’organisme rappelle que les lois permettent au Premier ministre et aux ministres de nommer n’importe qui à la tête des institutions. Mais, précise-t-il, « il est évident que les lois n’ont pas été votées pour un petit groupe de protégés au détriment de la majorité ».

Le système démocratique qui permet au peuple de choisir ses représentants a un objectif noble, souligne Transparency Mauritius. Il ne faut donc pas, selon l’organisme, qu’il soit instrumentalisé à des fins partisanes.

Transparency Mauritius souligne qu’il y a une perception que, « face aux critiques, la communication du gouvernement est dépassée ou maladroite » et que les membres du gouvernement, avec le Premier ministre en tête, choisissent souvent d’utiliser des plateformes socioculturelles pour répondre ».

Donc, Maurice passe du 56 au 52^e rang sur l’index de perception de Transparency International. Il est toujours en cinquième position pour la région africaine, derrière les Seychelles, le Botswana, le Cap Verde et le Rwanda. Transparency Mauritius rappelle cependant que le gouvernement visait un indice de 66, mais qu’il reste du travail à accomplir pour l’atteindre.