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Fabrice: Le 12/05/2023 à 20:43 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
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Publié : Le 12/05/2023 à 20:43 | MAJ à 10/07/2024 à 19:57
Par : Fabrice

Avec 25 journalistes détenus et 72 interpellations depuis la mort de Mahsa Amini, l’Iran fait partie des pays les plus répressifs du monde en matière de liberté de la presse. Un rapport de Reporters sans frontières, diffusé mercredi, le classe 177e sur 180. La plupart des journalistes en prison sont des femmes. Le cas des deux reporters ayant couvert la mort de la jeune kurde inquiète plus particulièrement.

Deux parents abattus s’enlacent dans le couloir vide d’un hôpital de Kasra à Téhéran. Ils viennent d’apprendre la mort de leur fille, Mahsa Amini, 22 ans, décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour un voile “mal porté”.

C’est pour avoir capturé ce silence dans une photographie et pour l’avoir rendu publique, que la journaliste Niloofar Hamedi est détenue depuis plus de 7 mois par les autorités iraniennes. La correspondante du quotidien réformateur Shargh est la première à avoir annoncé la mort de la jeune kurde, le 16 septembre 2022, en postant le cliché sur Twitter. Un post qui va soulever un vent de contestation inédit auprès de la population iranienne et engendrer une série de manifestations contre le pouvoir plusieurs mois durant en Iran.

Interpellée chez elle par des agents du renseignement trois jours après la publication, le 20 septembre, la journaliste de 31 ans est toujours derrière les barreaux,  “sans qu’aucun procès n’ait eu lieu”, relève Reporters sans frontières (RSF), qui a publié, mercredi 3 mai, un rapport sur la liberté de la presse. Elle vient tout juste d’apprendre les charges qui pèsent contre elle : le pouvoir judiciaire iranien a annoncé, le 26 avril, qu’elle était accusée de “collaboration avec les États-Unis”, d’atteinte à la sécurité nationale et de “propagande contre le système”.

À ses côtés dans la prison de Qarchak, au sud de Téhéran, la journaliste Elahe Mohammadi, 35 ans, est sous le coup des mêmes accusations. Rédactrice pour le quotidien réformateur Hammihan, elle avait été arrêtée le 29 septembre, quelques jours après Niloofar Hamedi, pour s’être rendue dans la ville natale de Mahsa Amini, à Saqez, dans le Kurdistan iranien, où elle couvrait les funérailles de la jeune femme, qui ont donné lieu aux premières manifestations suivant sa mort.