En Israël, l’exécutif est politiquement sous pression. Le parti arabe israélien Raam a « suspendu » dimanche soir sa participation à la coalition gouvernementale du Premier ministre Naftali Bennett en raison des violences à l’esplanade des Mosquées de Jérusalem.
Naftali Bennett a succédé en juin à Benjamin Netanyahou à la tête du gouvernement en ralliant une coalition hétéroclite qui réunit des partis de gauche, du centre, de droite mais aussi Raam, première formation arabe de l’histoire d’Israël à soutenir un gouvernement. Cela avait permis à la coalition d’atteindre 61 députés, soit le seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement israélien. Elle avait déjà été fragilisée il y a une semaine en tombant à 60, avec le départ d’une députée de la droite radicale. Cette dernière avait évoqué la décision du gouvernement d’autoriser la distribution dans les hôpitaux du pain avec du levain pendant Pessah, la Pâque juive, ce qui est contraire à la tradition.
L’annonce de dimanche soir est donc un coup très dur pour Naftali Bennett. Raam et ses quatre députés ont pris cette décision en raison des heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens qui ont fait plus de 150 blessés palestiniens vendredi et une vingtaine dimanche à l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam. « Si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires » à l’esplanade des Mosquées, « nous soumettrons une démission collective », a surtout menacé Raam.
Ce gel de la participation de Raam à la coalition n’a toutefois pas d’effet à court terme pour le gouvernement car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu’au 5 mai. Le Premier ministre tente donc actuellement de calmer le jeu pour pouvoir garder son fauteuil le mois prochain.
Ses opposants tentent en effet de profiter de la situation pour revenir au pouvoir. Le parti Likoud de l’ex-Premier ministre Benjamin Netanyahou a ainsi appelé à nouveau dimanche les députés de droite à quitter la coalition pour former un « gouvernement de droite » réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l’extrême-droite.