Le gouvernement japonais a renoncé ce vendredi 30 août à son dernier projet en date de lutte contre la chute de la natalité dans les zones rurales. Et ce après le déluge de protestations que ce dernier a suscité sur les réseaux sociaux. Le gouvernement envisageait en effet de payer les Japonaises célibataires citadines pour s'installer à la campagne, se marier et faire des enfants. Le gouvernement japonais se proposait d'offrir 600 000 yens (l'équivalent de 3 700 euros) aux femmes célibataires pour qu'elles aillent vivre et se marier hors de Tokyo et ainsi repeupler les campagnes. Cette proposition a fait un tollé au Japon. Dans les campagnes, seuls vivent encore des agriculteurs dont la moyenne d'âge est de 68 ans. Les Japonaises qui ont grandi dans des villages les quittent pour ne plus y retourner. Les grandes villes leur offrent plus de liberté et de meilleures opportunités de travail.
Sur les réseaux sociaux, les Japonaises ont aussitôt fait entendre leur voix pour dire tout le mal qu'elles pensent de cette proposition du gouvernement. « Sont-ils sérieux ? Croient-ils vraiment que les femmes indépendantes et éduquées vivant en ville vont accepter 600 000 yens pour déménager à la campagne et s'y marier ? Cette idée, s'indigne une internaute, vient de gens qui ne valorisent les femmes que si elles accouchent. »
Le Japon ne compte que cinq femmes dans son gouvernement et plus de 90 % d'hommes à la chambre basse de son Parlement. Les femmes ont peu de voix au chapitre sur le sujet de la natalité ou sont attaquées si elles ne se marient pas. La mairie de Tokyo a lancé cet été sa propre application de rencontres pour enrayer le déclin du taux de mariage.
Le Japon a le plus fort taux de femmes de plus de 50 ans sans enfant dans l'OCDE. Même à Tokyo, beaucoup de Japonaises préfèrent rester célibataires. Pas étonnant donc si elles refusent d'être payées pour s'installer à la campagne.