Depuis le début du 21ème siècle, ce sont plus de 1000 journalistes qui ont été tués parce qu’ils tentaient d’informer le public sur les faits dont ils avaient été témoins. L’inventaire des noms, connus ou moins connus, serait long et on se souviendra entre autres d’Anna Politkovskaïa, assassinée à Moscou en 2006.
Impunité
Plus grave encore, à peine 10% des crimes commis contre des professionnels des médias ont abouti à une condamnation de leurs auteurs. Cette quasi-impunité constitue un encouragement pour les criminels et les groupes armés qui se font régulièrement remarquer par leurs actions contre les journalistes.
Alors, dans ces conditions, pourquoi décréter une journée internationale ? Elle aurait pu concourir dans la catégorie du “plus long intitulé pour une journée internationale”, mais elle est tout à fait sérieuse et tout à fait officielle puisque décrétée par l’assemblée générale de l’ONU en 2013.
Un voeu pieux ?
On pourra se demander aussi s’il ne s’agit pas du nième avateur de la méthode Coué et si la proclamation de la “fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes” n’engage que ceux qui la lancent.
On pourra… mais cette résolution historique a le mérite de condamner l’ensemble des attaques de toute nature perpétrées contre des journalistes. Elle engage aussi les États à faire plus pour prévenir cette violence, en permettant à la justice de rechercher et condamner les auteurs des crimes.
La volonté de l’ONU est claire: promouvoir un environnement qui permette aux journalistes d’effectuer leur travail en toute indépendance et sans ingérence de la part des autorités.