
La saga judiciaire liée à l’« affaire Reward Money » et aux allégations de blanchiment d’argent a franchi une nouvelle étape ce mercredi au tribunal de Port-Louis. Trois dossiers distincts ont été examinés : ceux du surintendant Ashik Jagai, de son fils Allysaheb Jagai, et de l’ancien Commissaire de Police, Anil Kumar Dip.
Dès le matin, les abords de la Cour intermédiaire ont été animés. Activistes, citoyens et forces de l’ordre s’étaient rassemblés, notamment pour assister à la comparution d’Ashik Jagai et d’Anil Kumar Dip.
Arrêté le 13 août dernier, Ashik Jagai avait initialement été libéré sous caution le 2 septembre après avoir fourni trois garanties bancaires de Rs 500 000 chacune et signé une reconnaissance de dette de Rs 2,5 millions. La Financial Crimes Commission (FCC) l’accuse d’avoir recommandé des paiements jugés irréguliers depuis le fonds de récompense destiné aux informateurs de la police.
Mais le surintendant a été de nouveau interpellé le 10 septembre. Les enquêteurs le soupçonnent cette fois d’avoir tenté d’influencer un témoin et exercé des pressions sur le comptable gérant les finances de sociétés liées à son fils. Ce dernier a indiqué à la FCC être responsable de la comptabilité de huit entreprises appartenant à Allysaheb Jagai, sans intervenir dans leur gestion opérationnelle.
Ce mercredi, devant le tribunal, la FCC a objecté à la remise en liberté sous caution d’Ashik Jagai, qui demeure donc au Moka Detention Centre.
Le fils du surintendant, Allysaheb Jagai, faisait également face à trois accusations provisoires de blanchiment d’argent, liées à l’acquisition de deux véhicules et de deux terrains. La Financial Crimes Commission n’ayant pas objecté à sa libération sous caution, Allysaheb Jagai a retrouvé la liberté conditionnelle après avoir versé deux cautions de Rs 300 000 chacune et signé une reconnaissance de dettes de Rs 2 millions.
L’ancien Commissaire de Police, Anil Kumar Dip, est arrivé peu après midi au tribunal de Port-Louis sous forte escorte policière. Entendu la veille par la FCC dans le cadre de l’affaire Reward Money, il fait face à deux accusations provisoires de « public official using office for gratification » selon la Prevention of Corruption Act et la FCC Act. Sa remise en liberté sous caution ayant été refusée par la FCC, il restera en détention jusqu’au 30 septembre.
L’affaire Reward Money continue de secouer le milieu policier et judiciaire à Maurice.