Les propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures de Mahomet ont suscité de vives critiques de la part de certains musulmans et ont été suivis de manifestations et d’appels au boycott dans le monde islamique.
Le 25 octobre, Étienne de Gonneville, ambassadeur de France auprès du royaume de Suède depuis le 9 septembre 2020, a été interviewé sur la chaîne publique SVT au sujet des événements qui ont suivi la décapitation de Samuel Paty, professeur assassiné pour avoir montré des caricatures du prophète de l’islam lors d’un cours sur la liberté d’expression.
Dans son interview, de Gonneville a qualifié la France de «pays musulman», phrase qui a été reprise par de nombreux médias.
«Tout d’abord, la France est un pays musulman. L’islam est la deuxième religion de France. Nous avons entre quatre et huit millions de citoyens français qui ont un héritage musulman», lance-t-il dans son interview sur SVT.
L’ambassadeur a fait ressortir que c’était la «propagande d’Al-Qaïda*» qui forçait les musulmans à commettre des actes terroristes, et non l’islam en tant que tel.
Lorsque le journaliste a suggéré que même les musulmans qui ne sont pas radicaux sont offensés par les caricatures du prophète Mahomet, de Gonneville a rétorqué qu’il s’agissait d’une «question chargée et moralement ambiguë».
«C’est le piège que les islamistes ont tendu pour que nous tombions dedans. […] Al-Qaïda* et sa propagande utilisent les caricatures de Charlie Hebdo pour détourner la conversation de ce qui est en fait le terrorisme vers autre chose», affirme-t-il.
«C’est le terrorisme et non l’islam qui est au cœur de la discussion»
Selon de Gonneville, il serait erroné de mettre l’accent sur l’islam plutôt que sur le terrorisme qui est «au cœur de la discussion».
«Les médias doivent savoir comment aborder la question du terrorisme islamique et ne pas tomber dans le piège de l’offense supposée à l’islam. L’islam est une religion à plusieurs facettes. Ceux que nous entendons maintenant, ce sont des représentants de groupes islamistes radicaux. Nous ne devrions pas leur donner plus de poids qu’ils n’en ont. Ils ne sont qu’une infime minorité», a conclu l’ambassadeur.