Plus de 200 Israéliens sont morts lors d’une attaque surprise à grande échelle du groupe militant palestinien Hamas hier, a annoncé l’armée ismaélienne, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis de réduire en “ruines” les cachettes du groupe à Gaza.
Des batailles armées ont fait rage dans la nuit entre les forces israéliennes et des centaines de combattants du Hamas dans au moins 22 endroits en Israël, dont au moins deux où des hommes armés détenaient des otages, a annoncé l’armée.
“Les terroristes ont dévasté et pénétré dans des maisons, massacrant des civils”, a déclaré l’armée, ajoutant que plus de 1 000 personnes en Israël ont été blessées par des tirs de balles ou par les plus de 3 000 roquettes entrantes.
“Nous sommes en guerre”, a déclaré Netanyahu à la nation stupéfaite samedi matin, après que le Hamas eut lancé son attaque à plusieurs volets à l’aube, un demi-siècle après le déclenchement de la guerre israélo-arabe de 1973.

“Je dis au peuple de Gaza : sortez de là maintenant, car nous allons agir partout avec toute notre force”, a déclaré le Premier ministre plus tard. “Nous les frapperons jusqu’au bout et nous vengerons avec force de ce jour sombre qu’ils ont infligé à Israël et à son peuple.”

Il a averti que “tous les endroits où le Hamas est basé, dans cette ville du mal, tous les endroits où le Hamas se cache, d’où il agit – nous les transformerons en ruines.”

“Ce qui s’est passé aujourd’hui est sans précédent en Israël et je veillerai à ce que cela ne se reproduise pas.”

Des frappes aériennes intenses sur l’enclave côtière ont porté le bilan des morts palestiniens à au moins 232, ont déclaré des responsables de Gaza, avec près de 1 700 blessés, à la suite du bombardement massif de roquettes par le Hamas et de l’offensive terrestre, aérienne et maritime, la plus meurtrière du conflit depuis des décennies.

Des roquettes tirées par des militants palestiniens depuis la ville de Gaza ont été interceptées par le système de missile de défense israélien Iron Dome le 7 octobre 2023.

Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies a convoqué une réunion d’urgence pour ce dimanche, le président Joe Biden a exprimé un soutien “inébranlable” à l’allié américain et a mis en garde “contre toute autre partie hostile à Israël cherchant à profiter de cette situation”.

“Tellement de corps”

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a également parlé avec l’Égypte, un intermédiaire clé entre Israël et le Hamas, de “l’urgence de parvenir à un arrêt immédiat” des combats, a déclaré le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

À la tombée de la nuit hier, l’armée israélienne a déclaré que ses forces étaient toujours engagées dans des combats armés en direct dans une série de lieux en Israël, dans le cadre d’une opération baptisée “Épées de fer”, tandis que des réservistes étaient mobilisés.

“Il y a encore 22 endroits où nous sommes en contact avec des terroristes qui sont entrés en Israël, par la mer, par la terre et par les airs”, a déclaré le porte-parole de l’armée, Richard Hecht, lors de ce qu’il a qualifié d'”invasion terrestre robuste”.

L’armée israélienne a lancé des frappes aériennes sur Gaza plus tard dans la nuit, tandis que des militants tiraient des roquettes, a rapporté un journaliste de l’AFP.

Plus tôt, le Hamas avait diffusé des images de plusieurs Israéliens pris en otage, et un autre porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a confirmé que des soldats et des civils avaient été kidnappés.

“Je ne peux pas donner de chiffres à ce sujet pour le moment”, a-t-il déclaré, ajoutant que le Hamas “paierait le prix” des attaques.

Hecht a déclaré qu’il y avait aussi une “grave prise d’otages” dans les communautés du désert du Néguev de Beeri et Ofakim, à l’est de Gaza.

Le groupe islamiste a lancé l’attaque à plusieurs volets vers 6h30 (0330 GMT) avec des milliers de roquettes visant aussi loin que Tel-Aviv et Jérusalem, certaines contournant le système de défense Iron Dome et frappant des bâtiments.

Les combattants du Hamas – voyageant en véhicules terrestres, en parapentes motorisés et en bateaux – ont franchi la barrière de sécurité de Gaza et ont attaqué des villes israéliennes voisines et des postes militaires, ouvrant le feu sur les résidents et les passants.

“Envoyez de l’aide, s’il vous plaît !”, a plaidé une femme israélienne abritée avec son enfant de deux ans alors que des militants à l’extérieur ouvraient le feu et tentaient de pénétrer dans leur pièce sécurisée, ont rapporté les médias israéliens.

Des corps étaient dispersés dans les rues de la ville israélienne de Sderot près de Gaza et à l’intérieur des voitures, les pare-brise étant brisés par une rafale de balles.

“J’ai vu de nombreux corps, de terroristes et de civils”, a déclaré un homme à l’AFP, se tenant à côté de cadavres recouverts sur une route près du kibboutz de Gevim dans le sud d’Israël.

“Il y a tellement de corps, tellement de corps.”

Des journalistes de l’AFP ont vu des hommes armés palestiniens se rassembler autour d’un char israélien en feu, tandis que d’autres conduisaient un véhicule militaire Humvee israélien saisi dans la bande de Gaza, où ils étaient accueillis par des foules en liesse.

“Les portes de l’enfer sont ouvertes”, a averti le général de brigade Ghasan Alyan de l’armée israélienne.

Un journaliste de l’AFP à Gaza a vu des nuages de poussière provenant des débris de tours résidentielles bombardées que le ministère de l’Intérieur de Gaza a déclaré contenir 100 appartements.

L’électricité, gérée par l’État israélien, a coupé l’alimentation en électricité de Gaza tandis que les fusées éclairaient le ciel nocturne.

Cette escalade fait suite à des mois de violence croissante, principalement en Cisjordanie occupée, et de tensions autour de la frontière de Gaza et des sites saints contestés de Jérusalem.

Avant samedi, au moins 247 Palestiniens, 32 Israéliens et deux étrangers avaient été tués cette année, combattants et civils compris, selon les responsables israéliens et palestiniens.

Le Hamas a qualifié son attaque “d’opération Al-Aqsa Flood” et a appelé les “combattants de la résistance en Cisjordanie”, ainsi que les “nations arabes et islamiques”, à se joindre au combat.

Sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir tiré plus de 5 000 roquettes, tandis que Hecht a déclaré qu’Israël avait compté plus de 3 000 roquettes entrantes.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré que le groupe était “au bord d’une grande victoire”.

“Le cycle des intifadas (soulèvements) et des révolutions dans la bataille pour libérer notre terre et nos prisonniers languissant dans les prisons de l’occupation doit être achevé”, a-t-il déclaré.

Le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007, ce qui a conduit à un blocus paralysant d’une enclave pauvre de 2,3 millions de personnes.

Israël et le Hamas se sont depuis affrontés dans plusieurs guerres. Le dernier échange militaire majeur, en mai, a fait 34 morts palestiniens et un Israélien.