Les principaux symptômes possibles sont la fièvre, les maux de tête et de dos, les douleurs musculaires et un gonflement des ganglions. La maladie se caractérise aussi par une éruption cutanée sous la forme de taches voire de pustules, qui finissent par former une croûte qui tombe.
De petites flambées épidémiques localisées ont régulièrement eu lieu ces dernières années en Afrique Centrale et de l’Ouest. Ces émergences ont été étudiées et surveillées jusqu’à l’émergence mondiale de la maladie, observée en mai 2022.
Au début des années 1980, suite à l’éradication mondiale de la variole humaine, la vaccination antivariolique a été arrêtée. Les personnes ainsi vaccinées bénéficient d’une protection estimée à 80% face au virus Mpox ; il existe en effet une immunité croisée entre le virus Mpox et le virus de la variole humaine.
En juillet 2022, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’épidémie de variole du singe est une urgence sanitaire mondiale, suite à sa propagation « extraordinaire » dans plus de 75 pays non endémiques (régions où la maladie n’existe pas en permanence).
Quelles sont les causes ?
Le virus Mpox est un virus à ADN double brin (environ 200 kilobases), de la famille des Poxviridés et du genre Orthopoxvirus. Il est apparenté au virus responsable de variole humaine, une maladie éradiquée par vaccination en 1977.
Le virus Mpox a été isolé pour la première fois en 1958, au sein d’une colonie de singes à Copenhague, au Danemark. Ces singes présentaient des lésions cutanées qui évoquaient la variole humaine. D’où le nom de variole du singe, attribué à cette maladie.
Bien qu’on l’appelle encore fréquemment variole *du singe*, ce n’est pas via les singes que cette maladie se transmet à l’humain, mais à partir des rongeurs (voir ci-dessous le paragraphe « Transmission »). L’OMS privilégie depuis fin 2022 la dénomination “Mpox".
On distingue deux principaux types du virus Mpox :
· le clade 1, présent au bassin du Congo en Afrique Centrale ;
· et le clade 2 présent en Afrique de l’Ouest.
Le virus qui circule actuellement en Europe provient du clade 2, impliqué dans l’épidémie du Nigéria.
Comment se transmet la maladie ?
La Mpox/variole du singe est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’humain.
La Mpox se transmet à l’humain à partir des rongeurs (par exemple, en Afrique, les écureuils de forêt ou rat de Gambie). Toutefois, le réservoir animal n’a pas encore été formellement identifié. D’après une étude publiée en 2021 par l’Institut Pasteur, concernant la variole du singe en République centrafricaine, l’histoire génomique suggère de multiples introductions depuis des réservoirs animaux forestiers.
La transmission chez l’humain du virus Mpox, se fait :
· soit par contact direct avec des animaux infectés,
· soit par contact avec les lésions cutanées ou les fluides biologiques,
· soit de façon indirecte via des matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces).
· Elle pourrait peut-être se faire aussi via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.
A partir de mai 2022, des milliers de cas de Mpox ont été recensés dans des pays non endémiques (région où la maladie n’existe pas en permanence). Des études sont en cours pour mieux comprendre l’épidémiologie, les sources d’infection et les modes de transmission de cette maladie. Au 1er septembre 2022, on dénombrait plusieurs dizaines de milliers de cas diagnostiqués.
L’identification rapide des nouveaux cas et la surveillance sont indispensables à la réduction du risque de transmission interhumaine.
Quels sont les symptômes ?
La présentation clinique de la Mpox/variole du singe est une forme atténuée de la variole humaine, une infection à orthopoxvirus apparentée à la variole humaine, dont l’éradication à l’échelle mondiale a été déclarée en 1980.
Toutefois, la Mpox est moins contagieuse que la variole humaine et entraîne une maladie plus bénigne.
Historiquement, en Afrique, la Mpox se manifeste ainsi :
· une période d’incubation d’en moyenne 12 jours, avant la survenue des premiers symptômes ;
· généralement un syndrome fébrile (courbatures, céphalées, fatigue, etc.), durant 1 à 4 jours ; le sujet est contagieux dès l’apparition des premiers symptômes puis une phase éruptive, durant 2 à 4 semaines, avec des éruptions cutanées sous forme de petites tâches (éruptions maculopapulaires évoluant vers pustules et croûtes), qui atteignent principalement la paume des mains et la plante des pieds, avec un gonflement des ganglions lymphatiques.
L’épidémie qui sévit depuis mai 2022 en Europe – et qui s’est étendue dans le reste du monde – montre des éruptions cutanées plus localisées, souvent sur les zones génitales ou péri-anales Les symptômes durent de 2 à 4 semaines et la maladie guérit en général spontanément. Des complications peuvent survenir telles que : surinfections cutanées, septicémie, encéphalites, ou atteintes cornéennes. Elles peuvent mener à des formes graves de la maladie. L’OMS rapporte sur son site un taux de létalité d’environ 3 à 6 % en 2022 concernant les épidémies en Afrique, la létalité étant plus importante avec la souche d’Afrique Centrale et en contexte endémique. Dans le contexte de l’épidémie mondiale en 2022, la létalité est d’environ 0,03%.
Comment diagnostiquer l’infection ?
Le diagnostic de la Mpox/variole du singe est réalisé d’abord cliniquement par des médecins spécialisés (infectiologues, dermatologues). Il est ensuite confirmé en laboratoire par PCR en temps réel sur écouvillon oropharyngé et sur écouvillon de pustule.
Le diagnostic de la variole du singe doit prendre en considération d’autres maladies éruptives : en particulier la varicelle, mais aussi la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la syphilis, l’herpès, etc.
Quels sont les traitements ?
Un agent antiviral, initialement conçu pour le traitement de la variole, a récemment été homologué pour le traitement de la variole du singe. Ce traitement n’est indiqué que dans les formes sévères de la maladie, et doit être administré le plus précocement possible pour une durée de 15 jours par voie orale.
La Haute Autorité de santé (HAS) propose sur son site des réponses rapides à l’attention des professionnels de santé, concernant l’infection par le virus Monkeypox et la prise en charge en médecine de premier recours.
Comment prévenir la maladie ?
Dans les zones endémiques (en Afrique), la principale stratégie de prévention de la Mpox/variole du singe consiste à limiter les interfaces humains/faune sauvage, donc sensibiliser et informer les populations aux facteurs de risque de transmission zoonotique (par les animaux) et ainsi diminuer les risques de transmission de l’animal vers l’humain. Au-delà, il faut agir sur la réduction de facteurs participant eux aussi à la survenue d’épidémie tels que la pauvreté, à travers la dépendance à la viande de brousse comme source protéique et la densité et la promiscuité dans les foyers, ou les conflits militaires induisant des déplacements de populations.
Plus généralement, pour limiter la transmission interhumaine, la stratégie de prévention repose sur l’information et la sensibilisation :
· sensibiliser les populations aux facteurs de risque de transmission : éviter contacts cutanés avec des personnes malades ou du matériel contaminé (lire plus haut),
· informer les populations à risque et les professionnels de santé.
Le développement de tests rapides de diagnostic permettra d’améliorer le diagnostic et prévenir la transmission interhumaine.
Les vaccins antivarioliques, employés dans le cadre du programme d’éradication de la variole dans les années 1970, offrent une protection croisée contre la Mpox ). D’autres vaccins plus récents ont aussi été mis au point, dont un a été approuvé pour la prévention de laMpox.
Certains pays proposent un vaccin aux personnes susceptibles d’être à risque, comme les personnels de laboratoires, les agents de santé, etc. En France, la Haute Autorité de santé a recommandé dans son avis du 7 juillet 2022 qu’une vaccination préventive soit proposée aux personnes les plus exposées au virus, à savoir les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, propriétaires de lieux de consommation sexuelle, et professionnels du sexe.
Qui est touché ?
La Mpox/variole du singe est une maladie infectieuse émergente, identifiée pour la première fois chez l’être humain en 1970 en République démocratique du Congo (RDC). Ensuite, la plupart des cas ont été signalés dans les régions rurales et les zones de forêts tropicales humides d’Afrique Centrale et d’Afrique de l’Ouest.
La fréquence des flambées épidémiques, et leurs tailles dans les populations humaines, ont régulièrement augmenté ces dernières années. La propagation géographique de la Mpox s’est étendue au-delà des forêts d’Afrique Centrale, vers des zones de savane ou des zones urbaines jusqu’à d’autres parties du monde où des cas ont été importés.
Ce schéma de transmission s’explique en partie par le déclin mondial de l’immunité post-vaccination antivariolique, suite à l’arrêt de cette vaccination, dans les années 1980
Cependant, d’autres facteurs sont impliqués, qui ont été sujets à une évolution ces 30 dernières années : changements majeurs d’usage des terres, déforestation massive, urbanisation croissante, destructions d’habitat de faune sauvage, pertes de biodiversité.
Ces pressions sur les écosystèmes dues à l’activité humaine entrainent une majoration des interfaces humains/faune sauvage, ainsi que la modification des structures et dynamiques des communautés animales.
De plus, les instabilités socio-économiques et les guerres civiles majorent les interfaces humains/faune sauvage, aggravant les risques de passages de virus de l’animal à l’humain.
Des milliers de cas humains de variole du singe sont déclarés chaque année dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest (dont le Nigéria) et en Afrique centrale. Dans le bassin du Congo, deux pays sont particulièrement touchés, la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA), pour lesquels une augmentation du nombre d’épidémies a été observée au cours de ces deux dernières décennies.
Depuis 2018, des cas humains ont été exportés, principalement depuis le Nigéria, vers des pays hors zone endémique : Royaume-Uni, Israël, Singapour et Etats-Unis, sans donner lieu à des clusters/foyers locaux de transmissions interhumaines.
Depuis début mai 2022, une épidémie mondiale s’est déclarée aboutissant au plus grand nombre de cas hors pays endémiques puis à la déclaration d’une « urgence de santé publique de portée internationale » par l’OMS le 23 juillet 2022.
Ces cas ne résultent pas de voyage en zone endémique.
Depuis le 6 juillet 2022, l’OMS publie, deux fois par semaine, un rapport de situation épidémiologique hebdomadaire.
Entre le 1er janvier 2022 et le 19 juin 2023, 87972 cas et 147 décès ont été recensés dans le monde.
(Source : Institut Pasteur)