Imaginez Port-Louis, Rose-Hill, Vacoas, Curepipe et toutes les autres régions sans électricité, internet et téléphone pendant des mois. Ce même scénario est déploré à travers le monde. C’est la catastrophe qu’une gigantesque tempête solaire peut provoquer, raison pour laquelle la NASA surveille de près les éruptions solaires ces temps-ci. Le soleil est en effet entré dans un nouveau cycle de 11 ans, dont le pic d’activité est prévu pour 2025.
Le mois dernier, une gigantesque éruption solaire a été détectée à la surface de notre étoile, projetant à des milliers de kilomètres par seconde du plasma en direction de notre planète, sous l’effet des vents solaires. En entrant en contact avec le champ magnétique terrestre, ces particules invisibles – des ions et des électrons essentiellement – peuvent déclencher ce qu’on appelle communément un orage géomagnétique.
Et avec lui, pour principales conséquences, de magnifiques aurores boréales dans certaines parties du globe (y compris en France), mais aussi des perturbations potentielles pouvant affecter le bon fonctionnement du réseau électrique et des systèmes de télécommunications – qui rappelons-le dépendent principalement des satellites. En 2015 notamment, un orage géomagnétique avait brièvement mis hors d’usage les radars des grands aéroports du sud de la Suède et entraîné d’importants retards.
Grâce aux progrès de la science, les scientifiques sont aujourd’hui capables de prévoir ces événements, plus ou moins à l’avance. Cette discipline, encore assez récente, c’est ce qu’on appelle la météo spatiale. Les observations menées ces dernières années par les agences spatiales ont permis de démontrer que le cycle d’activité de notre étoile s’étend sur une période de onze ans. Le Soleil est entré récemment dans une nouvelle phase. Depuis deux ans, le nombre de taches à la surface de notre étoile (un indicateur pour mesurer son activité) dépasse toutes les prévisions, d’où la multiplication des tempêtes solaires ces derniers temps.