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: Le 07/07/2021 à 14:26 | MAJ à 18/07/2024 à 17:24
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Publié : Le 07/07/2021 à 14:26 | MAJ à 18/07/2024 à 17:24
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Elle vient d’un lieu si lointain qu’il reste mystérieux, même pour les plus éminents scientifiques. Pourtant, la comète Bernardinelli-Bernstein, ou C/2014 UN271, a vraisemblablement décidé de nous rendre visite. Repéré à la mi-juin, ce corps céleste suit une trajectoire qui devrait l’amener à traverser notre système solaire.
La rencontre n’est pas prévue pour tout de suite puisque C/2014 UN27 atteindra son point le plus près de notre Soleil en 2031. En attendant, les astronomes ont bien l’intention de garder les yeux rivés sur cette comète géante venue du nuage d’Oort, qui entoure le système solaire.
Cette insondable sphère constituée d’objets gelés est située à plus de 40.000 unités astronomiques (UA) du Soleil, soit une distance 40.000 fois plus grande que celle qui sépare l’astre solaire de la Terre, selon le Laboratoire national de recherche en astronomie optique-infrarouge de la Fondation américaine pour la science (NOIRLab).
Un très long voyage donc, pour une très grosse comète. Les astronomes s’accordent en effet pour dire qu’elle est la plus grande «découverte à l’époque moderne». A priori «1.000 fois plus massive qu’une comète habituelle», son diamètre est estimé entre 100 et 200 kilomètres.
Malgré ses mensurations impressionnantes, C/2014 UN271 ne doit pas être crainte : elle ne représente aucun danger pour la Terre. Lors de son passage le plus proche du Soleil, en 2031, elle restera trop loin pour être visible à l’œil nu depuis la planète bleue.
Mais, équipés de matériel de pointe, les scientifiques, eux , ne manqueront pas une miette du spectacle. Même si elle a déjà été observée en 2014, cette comète géante, de par sa constitution unique et sa provenance, représente une occasion précieuse d’en apprendre davantage, notamment sur la formation et le mouvement des corps célestes.
Rien que pour détecter sa présence en juin dernier, les astronomes Pedro Bernardinelli et Gary Bernstein, de l’université de Pennsylvanie, ont dû étudier six années de données accumulées dans le cadre du Dark Energy Survey (DES). Ce programme international tente notamment de percer le mystère de l’énergie noire en cartographiant des centaines de millions de galaxies.
«La recherche elle-même a pris entre 15 et 20 millions d’heures à des processeurs, précise Pedro Bernardinelli sur Twitter. Trouver des objets transneptuniens avec le DES est un problème de calcul énorme». D’ailleurs, pendant plusieurs années, de 2014 à 2018, les images fournies par le DES ne permettaient pas de distinguer de «queue», dans la composition de C/2014 UN271.
Elément caractéristique des comètes, cette dernière se forme par évaporation, lorsque ces corps glacés s’approchent de la chaleur du Soleil. La chevelure, ou coma, de C/2014 UN271 est finalement apparue sur des clichés récents, permettant de l’identifier formellement comme une comète. Un pas décisif dans la connaissance de ce corps céleste hors norme, qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.

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