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admintofm: Le 26/08/2020 à 12:01 | MAJ à 10/07/2024 à 19:13
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Publié : Le 26/08/2020 à 12:01 | MAJ à 10/07/2024 à 19:13
Par : admintofm

Les hommes et les femmes passent, les institutions restent, dit-on. Mais celles-ci restent surtout marquées par le (manque de) calibre de ceux qui président leur destinée. Ainsi l’on constate que le remplacement de la speaker Maya Hanoomanjee par Sooroojdev Phokeer ne fait que précipiter la descente aux enfers de l’Assemblée nationale. Et ces derniers temps, l’on constate aussi, avec pareille désolation, que la transition entre Mario Nobin et Khemraj Servansing n’augure rien de meilleur pour la police – tant les Casernes centrales nous semblent plus que jamais aux ordres du gouvernement, incapables d’assumer leur indépendance, garantie par la Constitution.

Pourtant, Servansing est sorti des garages de la SMF précédé d’une solide réputation par rapport à la gestion des risques de catastrophe. C’est vrai que, sur papier, lors des séminaires des Nations unies et de la Commission de l’océan Indien, il nous donnait l’impression de pouvoir maîtriser relativement bien la prévention des risques sécuritaires et environnementaux. Cependant, l’inaction des autorités douze jours après l’échouement du MV Wakashio nous a démontré que le National Disaster Risk Reduction and Management Centre est, tout à la fois, un désastre organisationnel, tactique et stratégique, avec des autorités incapables d’accorder leurs violons – entre le PMO/ministère de l’Intérieur, la police, ses garde-côtes, ses bateaux, ses radars, son Dornier et ses hélicoptères, le ministère de l’Économie bleue et de la pêche, le Director of Shipping, et le ministère de l’Environnement. Heureusement que les ONG et les citoyens-volontaires, palliant les manquements des autorités en charge de notre sécurité humaine, ont pris les choses en main, avec les moyens artisanaux, de la bonne volonté, de la paille – et une solidarité sans faille. Et ce, jusqu’à ce que la politique s’en mêle…

Par rapport au désastre provoqué par le Wakashio – accentué par l’incompétence, l’irresponsabilité et l’immobilisme avérés des autorités et dénoncés par des observateurs internationaux – l’on pourrait, sans doute, arguer que Servansing ne devrait pas être le seul à porter le chapeau, tant les failles se retrouvent à plusieurs niveaux décisionnels. Néanmoins, par rapport aux récentes actions policières, le commissaire de police ne devrait pas être épargné. Par rapport à la comparution mouvementée des ministres Kavy Ramano et Sudheer Maudhoo, au tribunal de Mahébourg, le nouveau commissaire de police peut-il nous expliquer comment les frères Jonathan et Josué Dardenne ont été arrêtés, sans aucun «warrant», aux petites heures, samedi, quelques heures seulement après qu’un agent du MSM a consigné une déposition contre eux ? Pourquoi un tel excès de zèle alors qu’aucune action policière n’est entreprise contre tous ceux qui participaient à une manifestation illégale aux abords du tribunal, ce même jour ? Est-ce que parce que ces agents politiques portaient, eux, des banderoles à la gloire du Premier ministre et des ministres MSM ?

Khemraj Servansing peut-il, d’autre part, nous expliquer pourquoi il lance une mise en garde à ceux qui vont participer à la marche pacifique du 29 août – «aucun écart de conduite ne sera toléré», menace-t-il dans la presse – alors que ses policiers n’agissent pas contre ceux qui utilisent un langage sectaire et communal contre le citoyen Bruneau Laurette ? Normalement, les policiers, abusant de l’article 46 de l’ICTA, font feu de tout bois à l’encontre de ceux, comme Rachna Seenauth et le couple Ruhomally, qui n’ont pas peur de s’en prendre au pouvoir du jour. Mais pour protéger le citoyen Laurette, la police ne lève pas le petit doigt, et l’aboyeur des Casernes centrales devient muet.

Le code pénal ne tolère pas la sédition et autres incitations à la haine raciale. Sur la Toile, pour contrer le mouvement citoyen autour de Bruneau Laurette, les trolls du MSM, nostalgiques des basses manœuvres connues sous le nom de code «Katori», se laissent aller à des dérapages tribalistes d’un autre temps, mais nos autorités ne font rien. Leur stratégie : comment un non-hindou a-t-il pu traîner devant la justice deux ministres hindous du MSM ? Ce raisonnement de l’ère Dulthumun n’a plus sa place dans notre République en 2020. Par exemple, si une Private Prosecution à la Ramano- Maudhoo devait être, cette fois-ci, initiée contre le ministre Steven Obeegadoo dans le sillage du décès révoltant du petit Matteo, cela ne devrait, en aucun cas, être lié à son appartenance ethnique ou à sa croyance religieuse, mais à son incapacité, comme ministre du Logement de la République, donc de tous les Mauriciens, de trouver un toit décent à un bout de chou de sept mois, à la santé fragile…

Nad Sivaramen


* The views and opinions expressed in this article or blog are those of the authors and do not necessarily represent the official policy of Top Fm, and affiliates of the group.

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