Seuls les journalistes des médias officiels et officieux égyptiens ainsi que ceux des chaînes arabes et « amies » sont admis à la frontière avec Gaza actuellement. Tous les autres journalistes se font refouler par une bonne douzaine de barrages sécuritaires allant du canal de Suez à l’Ouest à Gaza à l’Est. C’est le cas depuis des années, mais aujourd’hui les mesures sont plus draconiennes que jamais.
Israël continue de pilonner la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens plus que jamais en manque de produits de première nécessité. Une centaine de poids lourds égyptiens chargés d’aide humanitaire de la vallée du Nil attendent depuis mercredi devant l’entrée du point de passage de Rafah, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Ils attendent que les engins de chantiers envoyés d’Égypte aient fini de remettre en état le point de passage côté palestinien. Le terminal a été réduit à de larges crevasses sablonneuses du fait de plusieurs bombardements israéliens. Avant leur passage, les camions devront avoir aussi obtenu le feu vert des organismes des Nations unies en charge des réfugiés qui eux-mêmes devraient avoir obtenu le feu vert des autorités sécuritaires israéliennes.
En plus de l’aide égyptienne, plus de mille tonnes de produits médicaux, de tentes, de couvertures et de nourriture venus des pays arabo-musulmans, mais aussi d’autres régions du monde sont arrivées ces derniers jours à l’aéroport d’Al-Arich situé à une cinquantaine de kilomètres de Gaza. Il faudra aussi des camions citernes chargés de carburant pour alimenter les générateurs des hôpitaux de Gaza ainsi que d’eau potable.
Le ministère russe des Situations d’urgence a annoncé ce 19 octobre que la Russie va livrer « prochainement » 27 tonnes d’aide humanitaire aux civils de la bande de Gaza. Un Iliouchine 76 chargé de farine, de sucre et de pâtes serait en route vers l’Égypte. L’aide russe est prévue pour arriver sur place via les représentants du Croissant-Rouge égyptien.
Les Palestiniens bloqués à Gaza attendent désespérément ces camions d’aide humanitaire, au 13ᵉ jour d’une guerre meurtrière qui se poursuit, en dépit d’une intense activité diplomatique.