Le niveau de danger de l’aspartame a été étudié pour la première fois par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS. Classé dans le groupe 2B, cet édulcorant artificiel “peut-être cancérogène pour l’homme”,a proclamé l’OMS le 14 juillet. Mais il n’existe aucune preuve qu’une consommation modérée soit néfaste pour la santé, relève une seconde évaluation de l’organisation.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère désormais que l’aspartame, un édulcorant artificiel utilisé dans les sodas, est “peut-être cancérogène pour l’homme”.
“Nous ne conseillons pas aux entreprises de retirer leurs produits et nous ne conseillons pas non plus aux consommateurs d’arrêter complètement leur consommation”, a déclaré, vendredi 14 juillet, le docteur Francesco Branca, directeur du département Nutrition, santé et développement de l’OMS, lors de la présentation de deux évaluations de cet édulcorant.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS a, pour la première fois, évalué le niveau de danger de l’aspartame. Réunis du 6 au 13 juin, ces experts ont conclu que l’édulcorant “était peut-être cancérogène pour l’homme” (groupe 2B de la classification).
Selon Paul Pharoah, professeur d’épidémiologie du cancer au centre médical Cedars-Sinai à Los Angeles, “le grand public ne devrait pas s’inquiéter du risque de cancer associé à un produit chimique classé dans le groupe 2B”. Parmi les autres produits classés dans ce groupe, figurent l’extrait d’aloe vera et l’acide caféique, indique-t-il.
La décision de placer l’aspartame dans ce groupe a été prise sur la base des “indications limitées” relatives au cancer chez l’homme, en particulier, pour le carcinome hépatocellulaire, qui est un type de cancer du foie, selon l’OMS.
Des indications limitées ont aussi été observées concernant le cancer chez les animaux de laboratoire. “Les indications limitées concernant le carcinome hépatocellulaire proviennent de trois études” menées aux États-Unis et dans dix pays européens. Il s’agit des seules études épidémiologiques portant sur le cancer du foie”, a déclaré aux journalistes la Dr Mary Schubauer-Berigan, du CIRC.
Selon le Dr Branca, des études supplémentaires sont nécessaires “pour clarifier davantage la situation”.
En parallèle, le Comité mixte d’experts des additifs alimentaires de l’OMS et de la FAO (agence de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture) s’est réuni du 27 juin au 6 juillet pour évaluer les risques liés à l’aspartame.
Il a conclu que les données évaluées ne fournissaient aucun motif suffisant justifiant une modification de la dose journalière admissible établie depuis 1981 à un maximum de 40 mg par kilogramme de poids corporel et donc qu’une personne peut consommer de l’aspartame “sans risque” dans la limite de cette quantité journalière.
Avec une canette de boisson gazeuse light contenant 200 ou 300 mg de cet édulcorant, un adulte pesant 70 kg devrait consommer plus de 9 à 14 canettes par jour pour dépasser la dose journalière admissible, en supposant aucun autre apport en aspartame provenant d’autres sources alimentaires.
“Le problème se pose pour les gros consommateurs” de produits contenant de l’aspartame, a-t-il dit, mais “nos résultats n’indiquent pas qu’une consommation occasionnelle présente un risque”.