La trêve à Gaza a volé en éclats vendredi matin, le 1ᵉʳ décembre.
L’armée israélienne a déplacé son offensive vers la moitié sud du territoire. Des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans cette partie de Gaza, au niveau de la grande ville de Khan Younes, proche de la frontière avec l’Égypte. L’armée israélienne affirme diriger ses frappes et opérations au sol contre des combattants et hauts responsables du Hamas, des stocks d’armes et d’explosifs et des tunnels. L’hôpital Nasser, le plus grand de Khan Younes, a reçu mardi matin des dizaines de blessés.
Les Palestiniens à Gaza vivent dans « l’horreur la plus totale », a dénoncé ce mercredi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, lors d’une conférence de presse à Genève. Il a décrit une situation « apocalyptique » et averti du risque de graves violations des droits de l’homme par les deux camps. L’ONU n’est plus en mesure de livrer de l’aide vers la bande de Gaza depuis l’Égypte via le point de passage de Rafah.
Antonio Guterres a mis en garde contre un « effondrement total de l’ordre public bientôt en raison des conditions désespérées » à Gaza, dans une lettre inédite au Conseil de sécurité. Il y invoque pour la première fois depuis son arrivée à la tête de l’ONU l’article 99 de la Charte qui lui permet d’« attirer l’attention du Conseil » sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Environ 16 250 Palestiniens, dont 70% de femmes et d’enfants, ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Le nombre de blessés s’élève à plus de 42 000 Palestiniens. Depuis le 7 octobre, plus de 1 200 Israéliens ont par ailleurs été tués.
Durant la trêve, 110 otages – 86 Israéliens et 24 étrangers – ont été libérés par le Hamas, selon le décompte d’Israël. De son côté, Israël a libéré 240 prisonniers palestiniens ; 138 otages restent détenus à Gaza, selon Israël.