“Champignons magiques. Acide. LSD. Pour beaucoup, ces mots sont des emblèmes des années 1960, de la culture hippie, une ère de libération personnelle – et d’excès., d’abus des « psychédéliques » avec son côté obscur. Certains utilisateurs ont sombré dans la psychose ; d’autres sont morts d’overdoses ou se sont suicidés et même assassinés. Exit LSD.
Or, dans un renversement inattendu, il va revenir comme médicament approuvé par la FDA pour traiter la dépression, le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et la toxicomanie entre-autres.
Ainsi, la pression pour la reconnaissance de la valeur médicinale potentielle de la psilocybine, l’ingrédient chimique psychotrope actif des champignons «magiques» – et de son dérivé, le LSD a payé.
Rick Doblin, fondateur et dirigeant d’une organisation à but non lucratif appelée l’Association multidisciplinaire pour les études psychédéliques (Maps), lutte rapprocher les drogues psychédéliques de l’utilisation courante en médecine et au-delà. Il conseille les scientifiques sur la manière de mener des essais et d’obtenir des financements, ainsi que de travailler en étroite collaboration avec les régulateurs.
Maintenant, les efforts de Doblin et d’autres portent enfin leurs fruits, indique Ed Prideaux dans un article publié ce matin par la BBC sous le titre ‘The worldview-changing drugs poised to go mainstream’
https://www.bbc.com/future/article/20210906-what-if-everyone-took-psychedelics
Ainsi, on se dirige vers la fin de la stigmatisation des 10 dernières années, concernant les drogues psychédéliques comme le LSD, les champignons magiques, le DMT, une multitude de « médicaments végétaux » – y compris l’ayahuasca, l’iboga, la salvia, le peyotl – et des composés apparentés comme la MDMA et la kétamine.
Des essais cliniques prometteurs suggèrent que les psychédéliques pourraient s’avérer efficaces pour des traitements révolutionnaires pour la dépression, le SSPT et la toxicomanie indique la BBC.
La réponse de la communauté psychiatrique, loin d’être dédaigneuse ou même sceptique, a été largement ouverte. Les médicaments pourraient bien marquer le premier changement face aux interdictions des années 1980.
Ainsi, dès 2017, par exemple, la Food and Drug Administration des États-Unis a désigné la MDMA comme une “thérapie révolutionnaire”, ce qui signifiait qu’elle serait accélérée jusqu’à la deuxième étape des essais de phase 3. Doblin, dont l’organisation a joué un rôle déterminant dans l’obtention de la désignation, espère obtenir l’approbation de la FDA d’ici 2023.
Les psychédéliques restent des médicaments de l’annexe 1 au niveau fédéral aux États-Unis et de classe A au Royaume-Uni, mais les règles se relâchent. Avec l’Autriche et l’Espagne dans l’UE, les champignons à psilocybine ont été dépénalisés à Washington DC et dans de nombreuses autres villes américaines, et légalisés pour la thérapie en Oregon, où le LSD a également été dépénalisé. Un projet de loi californien visant à dépénaliser le LSD et la psilocybine a franchi plusieurs étapes cruciales en commission et sera décidé l’année prochaine. Un vote en faveur du parrainage fédéral de la recherche psychédélique a récemment fait son chemin au Congrès.
En prévision de ce changement, les développeurs de médicaments psychédéliques et les fournisseurs cliniques attirent des investissements importants. Les rapports commerciaux décrivent une “euphorie psychédélique” et un “Shroom Boom”.
Ce phénomène est connu sous le nom de « renaissance psychédélique » – et il promet de changer bien plus nos sociétés que les simples traitements médicaux que les médecins prescrivent. Contrairement à d’autres drogues, les psychédéliques peuvent changer radicalement la façon dont les gens voient le monde. Ils apportent également des expériences mystiques et hallucinatoires qui sont à la limite de la compréhension scientifique actuelle.
Alors, que pourrait-il suivre si les psychédéliques devenaient mainstream ? C’est la question que se pose la BBC.