Le Mexique a offert lundi 4 janvier l’asile politique au fondateur de WikiLeaks, l’Australien Julian Assange, après que la justice britannique a refusé son extradition vers les États-Unis qui veulent le juger pour espionnage.
Invoquant un risque de suicide, la justice britannique a rejeté ce lundi 4 janvier 2021 la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis, qui le réclament pour la publication de centaines de milliers de documents confidentiels.
La décision du juge est susceptible d’appel
La bataille judiciaire autour de l’Australien de 49 ans, devenu pour ses soutiens un symbole du combat pour la liberté d’informer, ne s’arrêtera sans doute pas là : la décision rendue par la juge Vanessa Baraitser est susceptible d’appel.
Cette dernière a estimé que « les procédures décrites par les États-Unis ne vont pas l’empêcher de se suicider pour des raisons de santé mentale ».
« Nous avons gagné ! »
Une audience doit se tenir ce lundi après-midi pour savoir s’il doit être libéré. Ce jugement a été accueilli par une explosion de joie par la trentaine de manifestants réunis devant l’Old Bailey, qui se sont mis à crier et à s’étreindre. Le poing levé, ils ont hurlé « Libérez Julian Assange » et « Nous avons gagné ! ».
Dans la salle d’audience, l’avocate Stella Moris, avec qui Julian Assange a eu deux enfants pendant sa réclusion à l’ambassade d’Équateur à Londres, a fondu en larmes.
L’Australien risque aux États-Unis 175 ans de prison pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.
Les États-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d’avoir mis en danger des sources des services américains, accusation qu’il conteste. Parmi les documents publiés figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l’agence Reuters.
L’avocate Stella Moris, avec qui Assange a eu deux enfants pendant sa réclusion à l’ambassade d’Équateur à Londres, était arrivée sans un mot au tribunal.
Dans une interview publiée dimanche par le journal Der Spiegel, elle avait estimé que la situation dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, où il est détenu, « n’est rien comparée aux conditions de détention auxquelles il serait soumis aux États-Unis s’il était extradé », estimant que Julian Assange serait alors « enterré vivant ».
Source : www.ouest-france.fr