Le Premier ministre sri-lankais Ranil Wickremesinghe a prêté serment en tant que président par intérim hier, vendredi, après la démission de Gotabaya Rajapaksa un jour plus tôt.
Wickremesinghe servira de président par intérim jusqu’à ce que le Parlement sri-lankais nomme un successeur pour mener à bien le reste du mandat de Rajapaksa qui se termine en 2024. Son ascension temporaire à la présidence intervient alors que la nation est embourbée dans une crise économique profonde et des manifestations massives qui ont menacé la stabilité du gouvernement.
La semaine dernière, Wickremesinghe a accepté de démissionner de son poste de Premier ministre, cédant aux demandes des chefs de parti au Parlement que lui et Rajapaksa démissionnent tous les deux. Il n’a pas proposé de calendrier précis pour sa démission, mais a déclaré qu’elle interviendrait après que les partis du pays se seront mis d’accord sur un nouveau gouvernement.
La demande de démission de Wickremesinghe du poste de Premier ministre est intervenue au milieu de manifestations colossales au cours desquelles des manifestants ont pris d’assaut la résidence du président dans un contexte d’effondrement des conditions économiques.
Rajapaksa avait nommé Wickremesinghe au poste de président par intérim. La famille de l’ancien président a gouverné le Sri Lanka pendant près de deux décennies. Mais au milieu des troubles et des protestations dans le pays, il s’est enfui à Malé aux Maldives mercredi, selon l’Associated Press.
Wickremesinghe s’était engagé à modifier les politiques du pays afin de réduire les pouvoirs du président tout en renforçant l’influence du Parlement, a rapporté l’Associated Press. Il s’est également engagé à rétablir l’ordre dans le pays et à repousser les auteurs de violences lors des manifestations.
« Il y a une grande différence entre les manifestants et les insurgés. Nous intenterons une action en justice contre les insurgés », a-t-il déclaré.
Wickremesinghe a pris ses fonctions de Premier ministre pour la première fois en mai et avait espéré atténuer les difficultés du pays. Le Parlement pourrait nommer un nouveau président dans les sept prochains jours, a déclaré le président du Parlement sri-lankais à l’Associated Press.
Le Sri Lanka est actuellement plongé dans le chaos économique, confronté à la flambée des prix des importations, à la montée en flèche de l’inflation, à la pénurie alimentaire et aux difficultés à rembourser les dettes extérieures. En conséquence, le pays est devenu de plus en plus dépendant de l’aide d’autres pays. Tout cela a fomenté des bouleversements sociaux.
De nombreux experts craignent que le Sri Lanka ne soit un signe avant-coureur d’événements à venir dans d’autres pays en développement. Au moins 38 pays en développement ont du mal à rembourser leurs dettes, estime le Fonds monétaire international.