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: Le 22/09/2023 à 18:30 | MAJ à 18/07/2024 à 17:21
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Publié : Le 22/09/2023 à 18:30 | MAJ à 18/07/2024 à 17:21
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Le pape François se rendra à Marseille demain, samedi 23 septembre, dans le cadre des Rencontres Méditerranéennes, où la question des migrants est au centre des préoccupations. Dans la cité phocéenne, les paroisses et les associations s’engagent activement dans l’accompagnement des immigrants souvent démunis.
“La migration devrait être un choix libre”, c’est le message du pape François à l’occasion de la 109e Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui se tiendra le dimanche 24 septembre. Ce discours fait écho à l’arrivée de plus de 12 000 migrants en une semaine à Lampedusa, une île italienne située entre Malte et la Tunisie.
Il y a deux ans, le pape François qualifiait la mer Méditerranée de “plus grand cimetière d’Europe”, adressant ainsi un message clair à l’Union européenne en l’invitant à accueillir et à secourir les migrants traversant la Méditerranée.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’est certainement pas sur la même longueur d’onde, car il affirmait cette semaine qu’il “n’accueillera pas de migrants en provenance de Lampedusa.”
À Marseille, des paroisses s’engagent à accueillir des migrants et à les accompagner, à l’instar de l’église de Saint-Ferréol, située sur un coin animé du Vieux-Port de Marseille. C’est lorsque le sanctuaire a été occupé par de jeunes migrants que son recteur, Steves Babooram, a décidé d’agir.

Le prêtre préparait sa messe du 21 novembre 2017 lorsqu’un groupe de jeunes a commencé à s’amasser dans l’église : “ils voulaient passer la nuit ici”, raconte Steves Babooram. “Nous sommes tombés d’accord, et ils sont restés. Mais ils ne voulaient pas quitter le lieu ensuite.” Probablement parce que c’était une vitrine pour eux, un moyen de se faire entendre, car leur situation n’était pas correcte, explique le prêtre.

Ces jeunes attendaient d’obtenir le statut de “mineur non accompagné” (MNA). S’ils sont reconnus mineurs, ils seront pris en charge par l’État, quelle que soit leur nationalité ou leur situation sociale. Ils sont alors hébergés, formés et guidés par l’État dans des métiers en demande.

“Ils sont restés trois nuits, car ils attendaient les résultats des tests [examens médicaux prouvant leur minorité ou non, ndlr]. Je me disais qu’il y avait sûrement quelque chose à faire pour les aider”, raconte Steves Babooram. C’est ainsi qu’est né le Groupe Raphaël, une association de bénévoles qui accompagne ces mineurs dans leur parcours et leur insertion.

“On offre un soutien scolaire, mais c’est surtout un accompagnement humain”, explique Christian de Bénazé, coordinateur du Groupe Raphaël. “Nous ne remplaçons pas les services de l’État, nous ne pouvons pas les héberger, mais nous pouvons aider à combler les lacunes.”

L’association accompagne une cinquantaine de mineurs en leur offrant un soutien scolaire et en leur proposant des loisirs et des activités culturelles. La plupart ont environ 16 et 17 ans et sont musulmans, ce qui ne fait aucune différence pour les deux chrétiens. “Quand on les prend individuellement, ce sont des êtres humains. La question est : comment pouvons-nous les aider ?”, assure le coordinateur du Groupe Raphaël.

“Ils arrivent sans parler français, sans amis, sans argent, sans relations… Il est essentiel de les aider à s’intégrer”, déclare Christian de Bénazé.