En Inde et au Pakistan, « la température a atteint le seuil fatal à l’Homme », s’alarment de nombreux journaux ces jours-ci,
alors que les deux pays sont en proie à une canicule extrême. Mais peut-on véritablement mourir de chaud ? « Oui », répond tout de go Thibault Laconde, spécialistes des questions climatiques et fondateur de Callendar. Passé une certaine température, notre corps succombe . Pour en arriver là, « il faut que nos mécanismes de régulation de la température ne fonctionnent plus », explique l’ingénieur. Pour se maintenir à bonne température, aux alentours de 37°C, notre corps utilise deux méthodes : le premier mécanisme se fait par conduction, au contact de l’air et le deuxième se fait via la transpiration. En s’évaporant, elle va permettre à l’Homme de se rafraîchir. En milieu sec, le corps peut résister à des températures élevées. « 45, 50 °C », précise Thibault Laconde. Mais en milieu humide, notre résistance est beaucoup plus faible. Car si l’air est saturé d’humidité, la transpiration ne s’évapore pas. Et le corps ne se rafraîchit pas. « Avec un taux d’humidité relative de 100%, la limite est d’environ 35°C », conclut Thibault Laconde. Avec le changement climatique, ce seuil pourrait être atteint beaucoup plus souvent, préviennent les experts. Parmi les régions les plus exposées : l’Asie du Sud et le Moyen-Orient. Mais pour Thibault, l’enjeu ne se situe pas forcément au niveau de ce seuil de température fatale. « La chaleur tue déjà bien avant d’arriver à ce stade », rappelle-t-il, évoquant la canicule de 2003 qui a fait un peu plus de 20 000 morts en France.